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AmCham - Perspectives Transatlantiques

PERSPECTIVES TRANSATLANTIQUES : LES ENTREPRISES INNOVENT POUR LE CLIMAT

AmCham - Perspectives Transatlantiques - Page 2

SOMMAIRE [ SOMMAIRE 3 RĂ©sumĂ© pour les dĂ©cideurs 4 Édito 6 I| LES ENTREPRISES : ACTEURS CLÉS DE L’INNOVATION EN FAVEUR DU CLIMAT 8 L’Accord de Paris requiert une mobilisation globale de l’ensemble des acteurs 9 Les entreprises s’impliquent fortement 10 3 La France s’inscrit dans cette mobilisation 11 Innover pour atteindre les objectifs fixĂ©s par l’Accord de Paris 12 II | INNOVER EN FAVEUR DU CLIMAT EN FRANCE :OBSTACLES ET LEVIERS POUR LES ENTREPRISES 14 1| RĂ©duire l’impact de la production et des opĂ©rations 16 2| DĂ©velopper et dĂ©ployer des solutions bas-carbone 20 3| Repenser les modĂšles d’affaires des entreprises et leurs principes d’organisation 28 4| Utiliser le numĂ©rique comme un levier de rĂ©duction des Ă©missions 33 5| Innover dans le financement des solutions bas-carbone 39 CONCLUSION : 3 axes d’amĂ©lioration pour un cadre favorable Ă  l’innovation climat en France 46 Remerciements 50 Bibliographie 52 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

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RÉSUMÉ POUR LES DÉCIDEURS D’ici Ă  2100, la tempĂ©rature moyenne du Pour Ă©viter un tel scĂ©nario, il est indis- globe est susceptible d’augmenter de 3,5°C pensable que l’ensemble des Etats et des (et pourrait dĂ©passer 4,5°C) si aucune action acteurs non-Ă©tatiques (entreprises, ONG, de lutte contre le rĂ©chauffement climatique citoyens) se mobilisent et contribuent Ă  un n’est mise en Ɠuvre. Les consĂ©quences effort commun d’attĂ©nuation du change- d’une telle hausse des tempĂ©ratures se- ment climatique, afin de limiter la hausse raient dĂ©sastreuses : augmentation de la des tempĂ©ratures, et d’adaptation, pour frĂ©quence et de la magnitude des catas- amĂ©liorer la capacitĂ© de la sociĂ©tĂ© Ă  faire trophes naturelles, disparition d’un grand face Ă  la hausse des tempĂ©ratures. nombre d’espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales, dĂ©gradations des sols, etc. La lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique nĂ©cessite un changement consĂ©quent dans les modes de production et de consommation et, plus gĂ©nĂ©ralement, dans les modĂšles de 4 dĂ©veloppement. Pour mener Ă  bien ces changements, l’innovation aura un rĂŽle primordial Ă  jouer, pour repenser ces modes de production et de consommation afin de : ‱ remplacer d’anciennes pratiques par de nouvelles, plus vertueuses ; ‱ mettre en place des actions permettant de compenser des Ă©missions ; ‱ trouver des moyens de s’adapter, d’amĂ©liorer la rĂ©silience au changement climatique. Le Groupe de travail climat de l’AmCham France a identifiĂ© cinq terrains majeurs d’inno- vation en faveur du climat : ‱ la rĂ©duction de l’impact des opĂ©rations et procĂ©dĂ©s de production des entreprises ; ‱ le dĂ©veloppement et le dĂ©ploiement de nouveaux produits Ă  moindre impact carbone ; ‱ de nouveaux modes d’organisation des entreprises pour limiter l’impact climatique ; ‱ l’utilisation du numĂ©rique comme un levier de rĂ©duction des Ă©missions ; ‱ les vĂ©hicules innovants de financement des solutions bas-carbone. Ces cinq thĂ©matiques sont illustrĂ©es par vants de rĂ©duction des Ă©missions dans une douzaine d’études de cas, prĂ©sen- l’ensemble des secteurs de l’économie, de tant les innovations dĂ©veloppĂ©es par les nouveaux modĂšles d’affaires (Ă  l’instar des entreprises de l’AmCham, en France pour corporate PPAs ou des modĂšles en faveur la plupart. Ces innovations – Ă  tous stades d’une Ă©conomie circulaire), ou encore sur de maturitĂ©, de la recherche fondamentale de nouveaux modes d’organisation des en- au dĂ©ploiement commercial – mettent en treprises. avant des rĂ©flexions sur des leviers inno- perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

L’analyse des diffĂ©rents retours d’expĂ©rience des entreprises mĂšne Ă  identifier les conditions favorables Ă  l’innovation pour le climat en France. Trois principaux axes d’amĂ©lioration se dĂ©gagent ainsi, visant Ă  : 1. DÉFINIR UN CADRE PLUS FAVORABLE À L’INNOVATION ET À L’EXPÉRIMENTATION DES SOLUTIONS BAS-CARBONE I. AccĂ©lĂ©rer la sortie de terre des pro- II. DĂ©velopper les expĂ©rimentations, jets d’expĂ©rimentation, en instituant en stimulant les Ă©cosystĂšmes un rĂ©gime dĂ©rogatoire Ă  la rĂ©gle- locaux mĂȘlant collectivitĂ©s, univer- mentation applicable aux projets sitĂ©s et entreprises et en facilitant d’expĂ©rimentation, permettant aux leur accĂšs au financement pour la entreprises de tester rapidement mise en Ɠuvre de projets dĂ©centra- leurs innovations Ă  petite Ă©chelle lisĂ©s concrets (smart grids, mobilitĂ© (notion de « quick test »). hydrogĂšne, etc.). 2. ACCÉLÉRER LE DÉPLOIEMENT DES SOLUTIONS EN RENFORÇANT LA COMPÉTITIVITÉ DES SOLUTIONS BAS-CARBONE ET EN ASSOUPLISSANT LES CONDITIONS DE RÉALISATION DES PROJETS III. DĂ©velopper la prise en compte du culaire) entre zones Ă©conomiques climat et de l’innovation dans les via la normalisation internationale. 5 processus d’achats des entreprises V. RĂ©affirmer les ambitions de baisse et de l’Etat (green procurement), en des consommations Ă©nergĂ©tiques s’appuyant sur la norme ISO 20400. dans l’industrie, les bĂątiments et les IV. Encourager la convergence des transports, assortis d’incitations et normes techniques (allant par d’accompagnement au dĂ©ploie- exemple de l’équipement du bĂąti- ment des solutions clĂ©s dans ces ment aux dĂ©finitions nĂ©cessaires Ă  secteurs. la mise en Ɠuvre de l’économie cir- 3. FACILITER L’ACCÈS AU FINANCEMENT DE L’ENSEMBLE DES INNOVATIONS NÉCESSAIRES À L’INSCRIPTION DANS UNE TRAJECTOIRE BAS-CARBONE VI. DĂ©ployer plus rapidement les so- port urbain, Ă©clairage public, etc.) lutions bas-carbone Ă©prouvĂ©es en VII. Favoriser l’accĂšs des PME Ă  des finïżœ leur permettant d’accĂ©der plus fa- nancements verts (Green Bonds et cilement Ă  des financements privĂ©s Positive Incentive Loans) en har- en capital et/ou en dette. Mobiliser monisant la taxonomie applicable par exemple des instruments de ga- aux critĂšres Ă  satisfaire pour accĂ©- rantie souveraine pour permettre der Ă  des financements basĂ©s sur aux moyennes et petites collectivi- ces instruments, les rendant ain- tĂ©s d’accĂ©der Ă  des financements si accessibles Ă  un plus large panel privĂ©s pour moderniser rapidement d’entreprises. leurs Ă©quipements (flotte de trans- Les suites du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris en juin 2017 ont vu de nombreuses entreprises, amĂ©ricaines et multinationales, prendre position en faveur du climat. Avec le « One Planet Summit » de dĂ©cembre 2017, la diplomatie climatique française a mis l’accent sur le rĂŽle du secteur privĂ© dans la lutte contre le changement climatique. Les innovations concrĂštes et les recommandations formulĂ©es dans ce livre blanc illustrent et confirment la dĂ©termination des entreprises amĂ©ricaines et françaises Ă  innover en faveur d’une Ă©co- nomie bas-carbone, aux cĂŽtĂ©s des Etats et de la sociĂ©tĂ© civile. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

ÉDITO Le rapport que vous vous apprĂȘtez Ă  lire est le premier que les entreprises de l’AmCham France, dont EY a coordonnĂ© les travaux, ont dĂ©cidĂ© de consacrer Ă  l’idĂ©e qu’elles dĂ©fendent d’une innovation au service des enjeux climatiques. Si l’urgence de la lutte contre le changement climatique est de plus en plus prĂ©gnante parmi les citoyens et les dĂ©cideurs publics, la mise en Ɠuvre d’ac- tions concrĂštes se heurte encore Ă  des rĂ©ticences, sous tendues par la volontĂ© de minimiser l’impact des politiques environnementales sur l’économie. Cette idĂ©e selon laquelle seul le dĂ©clin de la croissance serait Ă  mĂȘme de rĂ©duire notre empreinte carbone doit ĂȘtre dĂ©mentie : il existe des voies Ă©videntes de rĂ©duction des Ă©missions Ă  effet de serre gĂ©nĂ©rant des retombĂ©es positives pour l’économie. Loin de constituer un frein, l’action climatique peut et doit ĂȘtre intĂ©grĂ©e aux politiques en faveur de la croissance. Une rĂ©flexion sur la 6 place et le rĂŽle respectifs des acteurs, publics comme privĂ©s, dans ce com- bat est plus que jamais nĂ©cessaire pour rendre complĂ©mentaires croissance, progrĂšs social, et action climatique. En 2015, la COP 21 de Paris avait permis la prise de conscience indĂ©niable de la communautĂ© internationale sur l’enjeu du climat et la mobilisation sans prĂ©- cĂ©dent des entreprises Ă  cet Ă©gard. A la veille de la COP 24 en Pologne, nous souhaitons rappeler et renouveler l’engagement toujours aussi volontaire de nos entreprises dans ce domaine. Dans cette perspective, nous avons rĂ©uni une vingtaine d’entreprises de l’Am- Cham France, investisseurs de longue date en France, pour constituer un groupe de travail sur le thĂšme « Climat et Innovation ». Il ne s’agit pas de discuter le bien-fondĂ© des politiques actuelles mais d’identifier les sources de progrĂšs qui ne demandent qu’à ĂȘtre libĂ©rĂ©es au sein des entreprises pour servir l’environnement. La prĂ©sente publication a ainsi un objectif principal : partager et promouvoir des bonnes pratiques en matiĂšre d’innovation climat mises en place par des groupes amĂ©ricains prĂ©sents en France, en collaboration avec les entreprises françaises et europĂ©ennes. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

Notre dĂ©marche s’inscrit dans une volontĂ© de transparence et d’échanges avec l’ensemble des acteurs Ă©conomiques, publics et privĂ©s, afin de leur permettre de mieux apprĂ©hender les enjeux et les opportunitĂ©s que le dĂ©fi climatique re- prĂ©sente dans nos secteurs d’activitĂ©. Ce rapport s’appuie sur les initiatives mises en Ɠuvre par les entreprises dans divers secteurs, et identifie des leviers concrets d’action pour Ă©tablir un cadre plus favorable Ă  l’innovation climat en France. C’est dans ce contexte volon- tariste que doit s’inscrire la stratĂ©gie de nos entreprises, avec pour mission de proposer au plus grand nombre des solutions respectueuses de l’environnement. Si les dĂ©marches innovantes des entreprises en faveur du climat sont indispen- sables Ă  la marche du progrĂšs, leur dĂ©veloppement prend toutefois du temps et passe par la mise en place d’un cadre adaptĂ© Ă  leur diffusion. C’est unique- 7 ment par l’action collective, rapide et rĂ©flĂ©chie des acteurs Ă©conomiques, et avec l’appui des gouvernements, que nous pouvons gagner la lutte contre le rĂ©chauffement climatique. Demain, nous le savons, il nous faudra rĂ©pondre Ă  une demande croissante avec des solutions Ă  coĂ»t abordable mais Ă©galement respectueuses de l’en- vironnement. Nous devrons relever les dĂ©fis de la mobilitĂ©, poursuivre le dĂ©veloppement des solutions renouvelables et adapter nos organisations afin qu’elles reflĂštent la rĂ©alitĂ© de notre engagement. Nous sommes convaincus que stratĂ©gie d’entreprise et responsabilitĂ© cli- matique ne doivent faire qu’un. Ce rapport marque la premiĂšre Ă©tape d’une rĂ©flexion que nous souhaitons poursuivre, mais il est aussi un tĂ©moignage trĂšs concret des actions engagĂ©es par nos entreprises. Nous vous remercions de l’intĂ©rĂȘt que vous y porterez. Jean-Pierre Letartre Corinne de Bilbao EY PrĂ©sident France - General Electric Western Europe & Maghreb, President & CEO France Managing Partner

I| LES ENTREPRISES : ACTEURS CLÉS DE L’INNOVATION EN FAVEUR DU CLIMAT

L’Accord de Paris requiert une mobilisation globale de l’ensemble des acteurs A l’issue de la COP21 qui s’est tenue en 2015, 195 pays ont adoptĂ© l’Accord de Paris sur le changement climatique. L’objectif principal de cette confĂ©rence des Nations Unies sur le changement clima- tique Ă©tait de parvenir Ă  un accord entre les Etats visant Ă  lutter contre le rĂ©chauffement climatique. Parmi les diffĂ©rents engagements qui dĂ©coulent de l’adoption de ce traitĂ© historique, figurent notamment : ‱ La limitation de la hausse des tempĂ©ratures bien en-deçà de 2°C par rapport aux niveaux prĂ©industriels ; ‱ La poursuite des efforts visant Ă  limiter cette hausse Ă  1,5 °C ; ‱ Le renforcement de la capacitĂ© Ă  faire face aux consĂ©quences du changement climatique. L’Accord de Paris met l’accent sur l’importance du rĂŽle des gou- 9 vernements, mais Ă©galement de l’implication de divers acteurs non Ă©tatiques pour atteindre ces objectifs (villes, autoritĂ©s locales, sociĂ©tĂ© civile, secteur privĂ©). L’article 6 indique en effet que « Ces dĂ©marches visent Ă  : [
] renforcer la participation des secteurs pu- blic et privĂ© Ă  la mise en Ɠuvre des contributions dĂ©terminĂ©es au 1 niveau national. » Un grand nombre d’initiatives a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis en place par des ac- teurs non Ă©tatiques, qu’il s’agisse d’organisations internationales, d’institutions financiĂšres ou encore d’entreprises, parmi lesquelles : ‱ One Planet Summit / One Planet Coalition : Initiative des Nations Unies, de la Banque Mondiale et du gouvernement français ayant pour objectif de mobiliser des acteurs privĂ©s et publics afin d’accĂ©lĂ©rer la mise en Ɠuvre de l’Accord de Paris. Les membres de la coalition One Planet se sont rĂ©unis en dĂ©cembre 2017 et se sont mis d’accord sur une sĂ©rie de 12 engagements pour appuyer la mise en Ɠuvre de l’Accord de Paris. Une seconde Ă©dition du One Planet Summit s’est tenue en Septembre 2018 Ă  New York. ‱ RE100 : Initiative globale et collaborative de grandes entreprises engagĂ©es Ă  utiliser 100 % d’électricitĂ© renouvelable. L’objectif du RE100 est de regrouper des groupes leaders de leur secteur, prĂ©sents dans le monde entier, pour partager leur expĂ©rience dans le domaine des Ă©nergies renouvelables et accĂ©lĂ©rer ainsi la transition Ă©nergĂ©tique. 1 Accord de Paris 2015 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

‱ Actions pour le climat des institutions dĂ©veloppement (BMD), ainsi que l’In- financiĂšres : L’initiative des « Principes ternational Development Finance Club communs pour assurer le suivi des fi- (IDFC) se sont accordĂ©s sur un en- nancements destinĂ©s Ă  l’adaptation au semble de principes communs dont le changement climatique » est une initia- but est le suivi de financements desti- tive dans le cadre de laquelle de grandes nĂ©s Ă  soutenir les entreprises dans leur institutions financiĂšres telles que les lutte contre le changement climatique. six grandes banques multilatĂ©rales de Les entreprises s’impliquent fortement “ CLIMATE CHANGE IS REAL. “ CLIMATE CHANGE IS REAL INDUSTRY MUST NOW AND WE ALL SHARE A LEAD AND NOT DEPEND RESPONSIBILITY TO FIGHT ON GOVERNMENT.* ” IT. I WANT TO REASSURE YOU THAT TODAY’S Jeff Immelt, ex-CEO of General Electric DEVELOPMENTS WILL HAVE * « Le changement climatique est un enjeu rĂ©el. 10 L’industrie doit maintenant ĂȘtre Ă  l’initiative sans NO IMPACT ON APPLE’S dĂ©pendre du gouvernement. » EFFORTS TO PROTECT L’importance du volontarisme du secteur THE ENVIRONMENT. WE privĂ© a en outre Ă©tĂ© mise en Ă©vidence POWER NEARLY ALL OF aux Etats-Unis oĂč, suite au retrait des OUR OPERATIONS WITH Etats-Unis de l’Accord de Paris en 2017, RENEWABLE ENERGY, de nombreuses entreprises amĂ©ricaines WHICH WE BELIEVE IS AN ont affirmĂ© leur intention de maintenir EXAMPLE OF SOMETHING leurs actions et engagements en faveur THAT’S GOOD FOR OUR du climat. C’est le cas notamment de Dell PLANET AND MAKES GOOD Technologies, HPE, GE, Apple, Google, BUSINESS SENSE AS WELL. ** ” Facebook et Microsoft – membres de l’AmCham France, mais Ă©galement Tim Cook, CEO of Apple d’autres grands groupes français, comme ** « Le changement climatique est un enjeu rĂ©el et Schneider Electric. Ces entreprises ont pu- nous avons tous le devoir de le combattre. Je veux vous rassurer sur le fait que les Ă©volutions actuelles bliĂ© une tribune dans le New York Times et n’auront aucun impact sur les efforts que mĂšne le Wall Street Journal suite Ă  l’annonce du re- Apple pour protĂ©ger l’environnement. Nous utilisons les Ă©nergies renouvelables dans la quasi-totalitĂ© de trait des Etats Unis de l’Accord de Paris2 nos opĂ©rations car nous pensons que cela reprĂ©sente , rĂ©clamant un cadre politique clair Ă  leurs l’exemple d’une bonne action pour notre planĂšte tout en gardant un intĂ©rĂȘt commercial. » efforts. Cette implication des entreprises est dictĂ©e par une volontĂ© de rĂ©pondre Ă  une demande sociĂ©tale forte, la recherche ParallĂšlement, s’est formĂ©e l’initiative “ We d’économies opĂ©rationnelles vis-Ă -vis des are still in ”, qui rassemble environ 2 700 enjeux climatiques ainsi que la perspective acteurs (États fĂ©dĂ©rĂ©s, villes, universitĂ©s, en- d’ouverture de nouveaux marchĂ©s. treprises, campus universitaires et autres 2 Business support for the Paris Agreement, C2ES, https ://www.c2es.org/content/business-support-for-the-paris- agreement/ perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

acteurs locaux dans l’ensemble de l’éco- en octobre 2018, considĂšre qu’il est encore nomie amĂ©ricaine) dĂ©terminĂ©s Ă  mettre en possible de limiter le rĂ©chauffement pla- Ɠuvre l’engagement amĂ©ricain Ă  la place nĂ©taire Ă  1,5 °C, Ă  condition d’engager des du gouvernement fĂ©dĂ©ral des États-Unis, transitions « rapides et de grande envergure soit une rĂ©duction de 26 % Ă  28 % des Ă©mis- dans les domaines de l’amĂ©nagement du sions de gaz Ă  effet de serre d’ici Ă  2025, territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bĂą- 3 par rapport Ă  2005. timent, du transport et de l’urbanisme » . Le Le dernier rapport des scientifiques du GIEC souligne notamment le rĂŽle de l’inno- GIEC (Groupe d’experts intergouverne- vation et du secteur privĂ© pour y parvenir. mental sur l’évolution du climat), prĂ©sentĂ© La France s’inscrit dans cette mobilisation L’Union EuropĂ©enne a ratifiĂ© l’Accord de Au niveau français, la StratĂ©gie Nationale paris le 5 octobre 2016, permettant son en- Bas Carbone, adoptĂ©e en 2015 et dont trĂ©e en vigueur le 4 novembre 2016. Dans une version rĂ©visĂ©e sera publiĂ©e d’ici Ă  la son plan d’action, l’UE prĂ©cise notamment fin de l’annĂ©e 2018, prĂ©voit de diviser par que ses Etats Membres s’engagent Ă  rĂ©- quatre les Ă©missions de CO d’ici Ă  2050 2 11 duire leurs Ă©missions de Gaz Ă  Effet de par rapport Ă  2013. Cet effort de rĂ©duc- Serre (GES) de 40 % d’ici 2030 par rap- tion doit ĂȘtre rĂ©parti entre les diffĂ©rents port Ă  l’annĂ©e de rĂ©fĂ©rence 1990. secteurs Ă©metteurs : PrĂ©vision d’évolution des Ă©missions de GES en France par secteur 2013-2028 Source : SNBC 2015 150 28% 20% 19% 18% 12% 4% -29% -54% -13% -23% -4% -35% 100 50 0 Transport RĂ©sidentiel/ Agriculture Manufacture Énergie Gestion Commercial des dĂ©chets Mt CO eq (2013) Mt CO eq (2028) 2 2 3 Intergovernmental Panel on Climat Change. Global Warming of 1.5 °C. Summary for Policymakers. Octobre 2018. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

D’ici Ă  2028, pour se placer sur la trajec- bĂątiments rĂ©sidentiels et tertiaires (-54 % toire permettant Ă  la France d’atteindre ses d’émissions), du secteur du transport objectifs, des efforts de rĂ©duction particu- (-29 %) et de l’industrie (-23 %). liĂšrement significatifs sont attendus des « DANS LE SECTEUR DES « DANS LE SECTEUR DU TRANSPORTS, LES ACTIONS BÂTIMENT, DE NOMBREUSES VISENT À FAVORISER ACTIONS SONT CONDUITES LA MOBILITÉ PROPRE, À POUR AMÉLIORER AMÉLIORER L’EFFICACITÉ LES PERFORMANCES ÉNERGÉTIQUE DES VÉHICULES ÉNERGÉTIQUES DES ET À DÉVELOPPER LES MODES CONSTRUCTIONS NOUVELLES DE TRANSPORT OU LES ET AMPLIFIER LA RÉNOVATION 5 VÉHICULES PEU ÉMETTEURS ÉNERGÉTIQUE. » 4 EN GAZ À EFFET DE SERRE. » 12 Outre ces aspects propres au transport et au bĂątiment, la StratĂ©gie Nationale Bas Carbone Ă©met des recommandations liĂ©es Ă  la recherche et Ă  l’innovation. Le Plan Climat, prĂ©sentĂ© en 2017, vise quant Ă  lui la neutralitĂ© carbone Ă  l’horizon 2050. Innover pour atteindre les objectifs fixĂ©s par l’Accord de Paris L’atteinte des objectifs ambitieux fixĂ©s primordial Ă  jouer dans la lutte contre le par l’Accord de Paris, et leur dĂ©clinaison dĂ©rĂšglement climatique puisqu’il s’agira en France, reprĂ©sentent un rĂ©el dĂ©fi. La de mettre en place des solutions Ă  la fois place de l’innovation pour parvenir Ă  cette pour rĂ©duire les Ă©missions de GES, mais transformation radicale est considĂ©rable : Ă©galement pour capturer du carbone, pour afin que l’ensemble des secteurs de l’éco- limiter les impacts du changement clima- nomie et des acteurs concernĂ©s, puissent tique ou encore pour saisir les opportunitĂ©s contribuer Ă  l’effort global de rĂ©duction que ce dernier peut offrir.6 des Ă©missions de GES, les acteurs vont devoir dĂ©velopper de nouveaux modĂšles d’affaires, de nouvelles pratiques moins Ă©mettrices et de nouvelles actions permet- tant de compenser des activitĂ©s sources d’émission. L’innovation aura ainsi un rĂŽle 4 https ://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone-snbc 5 Ibid. 6 Innover face au changement climatique, INRA, UMR Innovation Montpellier, 2017 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

Le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant du dĂ©ploiement des solutions bas-carbone est illustrĂ© par la modĂ©- lisation de l’Agence Internationale de l’Energie, qui identifie l’écart entre les Ă©missions rĂ©sultant des engagements pris par les Etats (Intended Nationally Determined Contributions ou INDCs) et un scĂ©nario permettant de demeurer sur une trajectoire 2°C (Bridge) (AIE)7 : RĂ©duction des Ă©missions mondiales de GES liĂ©es Ă  l’énergie par mesure dans le scĂ©nario Bridge par rapport au scĂ©nario INDC 38 ScĂ©nario INDC RĂ©duction des Ă©missions 37 15% de mĂ©thane amont (secteur pĂ©trolier et gazier) 9% AmĂ©lioration de l’efïŹcacitĂ© des centrales Ă  charbon 36 17% Investissement dans eq2 les renouvelables 10% RĂ©forme des subventions Mt CO35 aux Ă©nergies fossiles 34 49% EfïŹcacitĂ© Ă©nergĂ©tique ScĂ©nario Bridge 33 Parmi les diffĂ©rents leviers identifiĂ©s par l’AIE, certains concernent des actions dĂ©jĂ  bien mai- 13 trisĂ©es et prĂ©sentent dĂ©jĂ  des solutions dĂ©veloppĂ©es telles que l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, qui reprĂ©sente 49 % de la capacitĂ© de rĂ©duction des Ă©missions. D’autres leviers sont en revanche moins avancĂ©s, avec moins de solutions efficaces rĂ©ellement dĂ©veloppĂ©es Ă  l’heure actuelle, et nĂ©cessitent d’importants efforts d’innovation. Ces innovations peuvent ĂȘtre technologiques, Ă©missions de CO . Si 75 % d’entre elles ont 2 organisationnelles, ou encore institutionnelles l’intention d’investir dans l’innovation climat ou sociales, et s’appliquent Ă  tous les secteurs en France dans les 5 prochaines annĂ©es, 59 % d’activitĂ©s et Ă  tous les stades de maturitĂ© (de estime que les conditions actuelles (Ă©cono- la recherche fondamentale au dĂ©ploiement miques et rĂ©glementaires) ne rĂ©pondent pas commercial). En effet les entreprises peuvent aux enjeux de l’innovation pour le climat. innover Ă  chaque Ă©tape de leur chaĂźne de va- Afin d’encourager ces initiatives, l’AmCham leur pour mettre en place des procĂ©dĂ©s plus France Ă©met une dizaine de recommanda- vertueux, moins Ă©metteurs de GES, que ce tions destinĂ©es Ă  favoriser l’innovation liĂ©e soit au niveau de leur approvisionnement en aux enjeux climat, Ă  l’adresse des dĂ©cideurs matiĂšres premiĂšres, leur processus de pro- publics, des acteurs Ă©conomiques et de leurs duction, leurs ventes ou encore l’utilisation parties prenantes. Cette contribution au dĂ©- du produit ou service. bat public est unique en ce qu’elle prĂ©sente le Une enquĂȘte auprĂšs des membres de l’Am- point de vue d’entreprises amĂ©ricaines dĂ©si- 8 Cham France rĂ©vĂšle ainsi que l’innovation reuses de partager leurs bonnes pratiques, et en faveur du climat figure parmi les priori- qui s’appuient sur un dialogue avec les entre- tĂ©s stratĂ©giques de 69 % de ses entreprises, prises françaises et europĂ©ennes membres une majoritĂ© d’entre elles ayant dĂ©jĂ  dĂ©fini de l’AmCham France dans leur rĂ©flexion sur des objectifs concrets de rĂ©duction de leurs les questions climatiques. 7 AIE. World Energy Outlook Special Report : Energy and Climate Change. 2015. P. 74. 8 EnquĂȘte conduite en ligne et par tĂ©lĂ©phone auprĂšs des dirigeants des entreprises membres de l’AmCham France en octobre et novembre 2018 (102 entreprises rĂ©pondantes, reprĂ©sentatives de l’ensemble des secteurs de l’économie). Les secteurs les plus reprĂ©sentĂ©s sont l’énergie et les transports, ainsi que le secteur technologique, qui reprĂ©sentent chacun plus de 20 % des rĂ©pondants. Les secteurs financier, pharmaceutique, agro-alimentaire, le conseil et le luxe sont Ă©galement reprĂ©sentĂ©s. Enfin, l’échantillon est reprĂ©sentatif de la diversitĂ© des implantations gĂ©ographiques sur le territoire, en Ile-de-France et en rĂ©gions. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

II | INNOVER EN FAVEUR DU CLIMAT EN FRANCE : OBSTACLES ET LEVIERS POUR LES ENTREPRISES

Les travaux menĂ©s dans le cadre du groupe de travail climat de l’AmCham France ont permis de dĂ©gager cinq axes majeurs d’innovation des entre- prises en faveur du climat : ‱ Trois axes en lien avec la chaĂźne de valeur des entre- 15 prises, relatifs respectivement Ă  la rĂ©duction de l’impact de la production et des opĂ©rations, Ă  l’innovation pro- duit et Ă  la rĂ©flexion sur les modes d’organisation et les modĂšles d’affaires des entreprises vers une Ă©co- nomie bas-carbone. ‱ Ces trois axes sont complĂ©tĂ©s par deux dimen- sions transversales, dont l’action impacte l’ensemble des maillons de la chaine de valeur, concernant le rĂŽle du numĂ©rique dans l’innovation climat et l’innovation dans les modĂšles de financement pour dĂ©ployer les so- Lorem ipsum lutions bas-carbone existantes. 4 Utiliser le numĂ©rique comme un levier de rĂ©duction des Ă©missions 1 2 3 RĂ©duire l’impact DĂ©velopper et dĂ©ployer Repenser les modĂšles de la production des solutions bas-carbone d’affaires des entreprises et et des opĂ©rations leurs principes d’organisation 5 € Innover dans le ïŹnancement des solutions bas-carbone perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

1| RĂ©duire l’impact de la production et des opĂ©rations Les achats verts (y compris l’achat d’électricitĂ© renouvelable), l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©- tique et le changement de vecteur Ă©nergĂ©tique sont les principaux leviers utilisĂ©s par les entreprises pour rĂ©duire l’impact climat de leurs opĂ©rations. De plus en plus d’entreprises cherchent Ă  obtenir des engagements similaires de la part de leur chaine d’approvisionnement. L’industrie et les bĂątiments (incluant les ‱ L’approvisionnement en Ă©nergie re- bĂątiments rĂ©sidentiels) reprĂ©sentent res- nouvelable, qu’elle ait lieu au travers de pectivement 22 % (13 % liĂ©s Ă  l’utilisation contrats de fourniture d’électricitĂ© verte, d’énergie, 9 % liĂ©s aux procĂ©dĂ©s industriels) d’opĂ©rations d’autoconsommation voire 16 et 16 % des Ă©missions françaises de gaz Ă  ef- de contrats d’achat d’électricitĂ© renou- 1 velable Ă  long terme (corporate PPAs), fet de serre. Pour les rĂ©duire, les entreprises disposent de plusieurs leviers d’action : encore peu dĂ©veloppĂ©s en France mais ‱ L’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, avec des pro- dont les signaux indiquent qu’ils sont ap- grammes d’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© pelĂ©s Ă  se dĂ©velopper. de leurs processus de production et de ‱ Des programmes de rĂ©duction des leurs bĂątiments (bureaux, entrepĂŽts lo- Ă©missions liĂ©es aux procĂ©dĂ©s indus- gistiques, etc.) souvent mis en place triels, Ă  l’instar de la rĂ©duction du recours de longue date. Les technologies dites au torchage dans l’amont pĂ©trolier (brĂ»- de l’industrie du futur (impression 3D, lage des rejets de gaz naturel lors de modĂ©lisation avancĂ©e du processus de l’exploitation du pĂ©trole et du gaz), et production pour rĂ©duire les rebuts, par la capture, le stockage et la valorisation exemple) permettent dĂ©sormais, grĂące du CO (CCUS). 2 Ă  la numĂ©risation des process indus- ‱ Des efforts de rĂ©duction des consom- triels, d’innover en faveur d’un moindre mations d’eau et des dĂ©chets, dans un impact environnemental (Ă©nergie, eau, souci d’adaptation aux effets du chan- matiĂšres). gement climatique et de prĂ©servation des ressources. FrĂ©quemment, les entreprises cherchent Ă  obtenir des engagements similaires (baisse des Ă©missions, rĂ©duction des consommations Ă©nergĂ©tiques, etc.) de la part de leurs four- nisseurs, avec des politiques d’achats responsables 1 MinistĂšre de l’Environnement, de la Transition Ă©nergĂ©tique et solidaire. Chiffres clĂ©s du climat France et Monde. Edition 2017. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ RĂ©duction de l’impact climat des opĂ©rations industrielles (exemple du site de Tilloy-lez-Cambrai) DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Depuis 1975, 3M met en Ɠuvre un programme mondial (Pollution prevention pays, ou PPP) qui a permis d’éviter l’émission de 2,3 millions de tonnes de polluants au travers de plus de 10 000 projets. 3M a ainsi rĂ©duit de 69 % ses Ă©missions de gaz Ă  effet de serre en 2017 par rap- port Ă  2002. A horizon 2025, 3M travaille Ă  la fois Ă  l’amĂ©lioration de ses opĂ©rations, de celles de ses clients et Ă  la crĂ©ation de nouvelles solutions. Dans un contexte d’objectifs mondiaux sou- tenus de croissance des activitĂ©s, 3M s’est fixĂ© des objectifs, mesurĂ©s et pilotĂ©s, et dĂ©clinĂ©s en feuilles de route : ‱ AmĂ©lioration de 30 % de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des opĂ©rations ; ‱ Accroissement Ă  25 % de l’électricitĂ© renouvelable consommĂ©e ; ‱ RĂ©duction de 50 % des gaz Ă  effet de serre ; ‱ RĂ©duction additionnelle de 10 % des dĂ©chets. En France, cette dĂ©marche s’illustre notamment sur le site de Tilloy-lez-Cambrai (Nord). ImplantĂ© depuis 1975 prĂšs de Cambrai, ce site est mondialement reconnu pour la produc- tion d’adhĂ©sifs structuraux, de bandes rĂ©trorĂ©flĂ©chissantes de marquage routier, de micro- 17 billes de verre pour la signalisation et de microsphĂšres de verre creuses pour allĂ©ger et iso- ler les matĂ©riaux notamment dans l’aĂ©ronautique et l’automobile. Ces capacitĂ©s d’allĂšgement jouent un rĂŽle essentiel pour rĂ©duire les consommations d’énergie. De nouvelles solutions pour les vĂ©hicules Ă©lectriques y sont Ă©galement industrialisĂ©es (comme des matĂ©riaux de dissipation thermique autour des batteries). Plus de 80 % de la production du site est des- tinĂ©e Ă  l’exportation. LabellisĂ© ISO 14001 depuis 1999, le site de Tilloy a obtenu le label ISO 50001 qui atteste d’une gestion de l’énergie permettant l’amĂ©lioration continue de la performance Ă©nergĂ©- tique. Pour ce faire, plusieurs procĂ©dĂ©s de fabrication ont Ă©tĂ© optimisĂ©s pour une meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ AlignĂ© sur les objectifs mondiaux de 3M, le site dispose de sa propre feuille de route d’amĂ©- lioration d’efficacitĂ© pour le climat, rĂ©pondant Ă©galement aux impĂ©ratifs ISO. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ Un projet de rĂ©cupĂ©ration de la chaleur nĂ©- ‱ Ratio de retour sur investissement lourd au cessaire Ă  la production pour le chauffage regard des opportunitĂ©s offertes par des des bĂątiments a permis de rĂ©duire de 1 000 marchĂ©s novateurs aux volumes alĂ©atoires MWh/an la consommation Ă©nergĂ©tique. ‱ ProcĂ©dures de requalification lourdes et ‱ En 2018, le site a justifiĂ© un investissement coĂ»teuses des processus industriels sur les d’optimisation des procĂ©dĂ©s de fabrication marchĂ©s de certifications contraignantes des microsphĂšres de verre qui permettra (aĂ©ronautique, automobile) de rĂ©duire de 6 000 MWh/an sa consom- ‱ RaretĂ© des ressources humaines qualifiĂ©es mation de gaz. et locales sur les sites industriels ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ L’innovation continue dans les procĂ©dĂ©s de fabrication doit ĂȘtre facilitĂ©e, afin d’assurer le dĂ©veloppement de nouvelles solutions au service des clients en France et Ă  l’export et de permettre la crĂ©ation de cercles vertueux au sein des entreprises conciliant performances Ă©nergĂ©tique, opĂ©rationnelle et Ă©conomique. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ L’engagement de la division LM Wind dans la neutralitĂ© carbone DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES En 2016, la division LM Wind de GE, qui produit des pales d’éoliennes, s’est engagĂ©e en fa- veur de la neutralitĂ© carbone au travers du programme « Clean LM ». La neutralitĂ© carbone est encadrĂ©e par un accord mondial sur la dĂ©claration des gaz Ă  effet de serre, le Greenhouse Gas Protocol. Il s’agit d’avoir une empreinte carbone nette nulle, en Ă©quilibrant les Ă©missions, d’une part, et les rĂ©ductions et compensations, d’autre part. Cet engagement de LM Wind s’inscrit dans les efforts de rĂ©duction du groupe GE, qui est lui-mĂȘme parvenu en 2017 Ă  rĂ©- duire les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de ses activitĂ©s de 27 % par rapport Ă  2011. LM Wind a atteint son objectif de neutralitĂ© carbone en juillet 2018. Principaux postes d’émissions en 2016 18 % % % % % % % 41 21 14 10 8 4 2 vĂ©hicules d’entreprise dĂ©placements professionnels trajets domicile-travail des employĂ©s Ă©quipements ïŹxes traitement des dĂ©chets Livraison de matĂ©riaux ElectricitĂ© Au cours de la premiĂšre annĂ©e du programme « Clean LM », LM Wind s’est concentrĂ©e sur quatre aspects : ‱ La comptabilisation des Ă©missions gaz Ă  effet de serre (GES), en dĂ©terminant les prin- cipaux postes d’émission des sites. Chaque usine fournit des donnĂ©es sur sa consomma- tion d’énergie, d’eau, sa production de dĂ©chets et ses Ă©missions par le biais d’un outil de reporting de durabilitĂ© (SoFi). ‱ L’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, avec la mise en Ɠuvre de trois mesures d’économie d’énergie qui, une fois pleinement dĂ©ployĂ©es, permettront de rĂ©duire la consommation d’énergie d’environ 12 % : contrĂŽle de la ventilation pour s’assurer qu’elle suit le processus de pro- duction (plutĂŽt que de fonctionner en continu Ă  pleine vitesse), systĂšme de gestion de l’énergie pour suivre les consommations d’énergie (et identifier de possibles Ă©conomies), et Ă©clairage LED. ‱ Le passage Ă  une Ă©lectricitĂ© 100 % renouvelable – la premiĂšre annĂ©e est couverte par des certificats d’énergie renouvelable. ParallĂšlement, LM Wind explore l’option d’acheter de l’électricitĂ© renouvelable pour l’ensemble de ses opĂ©rations europĂ©ennes par le biais d’un contrat d’achat d’électricitĂ© Ă  long terme (PPA). ‱ La compensation des Ă©missions inĂ©vitables par l’achat de crĂ©dits carbone. Il s’agit par exemple des Ă©missions dues aux dĂ©placements professionnels, aux dĂ©chets, aux trajets domicile-travail des employĂ©s, etc. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ L’engagement de la division LM Wind dans la neutralitĂ© carbone FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ L’engagement de la direction de LM Wind et le court dĂ©lai de mise en Ɠuvre du programme ont Ă©tĂ© des Ă©lĂ©ments essentiels pour garantir l’action. ‱ Des ressources ont Ă©tĂ© affectĂ©es Ă  la division qui porte l’initiative, sans crĂ©er de compar- timentage fonctionnel. ‱ La capacitĂ© Ă  dĂ©montrer que les mesures d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et le passage Ă  un ap- provisionnement en Ă©lectricitĂ© renouvelable gĂ©nĂšrent des Ă©conomies de coĂ»t immĂ©diates a Ă©tĂ© dĂ©cisive. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ Un objectif de neutralitĂ© carbone nĂ©ces- ‱ Il est difficile d’obtenir l’ensemble des don- site d’adopter une nouvelle perspective sur nĂ©es requises pour la comptabilisation des l’entreprise, ce qui ouvre de nombreuses Ă©missions de GES. L’obtention d’un niveau opportunitĂ©s tant sur le plan commercial et satisfaisant de donnĂ©es requiert beaucoup opĂ©rationnel (notamment un meilleur ac- de persĂ©vĂ©rance. Ce passage est pourtant cĂšs au financement) que sur celui de la rĂ©- nĂ©cessaire, car il donne un point de dĂ©part putation et de l’engagement des employĂ©s. pour le reste du processus. 19 ‱ Il faut pouvoir expliquer de maniĂšre com- prĂ©hensible la neutralitĂ© carbone et les en- jeux qui y sont liĂ©s. GE a mis au point des outils Ă©ducatifs spĂ©ciaux pour faire parti- ciper l’ensemble des employĂ©s (dĂ©velop- pement d’un jeu « Go Carbon Neutral », par exemple). ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Un examen attentif des consommations d’électricitĂ© permet de rĂ©aliser d’importantes Ă©co- nomies en termes de coĂ»ts et d’émissions. ‱ Il est important qu’un tel projet ne soit pas menĂ© uniquement « en parallĂšle » des autres. Il s’agit d’un rĂ©el engagement dans un processus de transformation de l’entreprise, qui nĂ©- cessite l’affectation de ressources suffisantes. Le rĂ©sultat en Ă©conomies et en gains d’effi- cacitĂ© et d’engagement des Ă©quipes en est d’autant plus consĂ©quent. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

2| DĂ©velopper et dĂ©ployer des solutions bas-carbone Les entreprises disposent de leviers visnĂ nvis de l’efficacitĂ© de leurs opĂ©rations et de leur chaĂźne d’approvisionnement. Elles peuvent aussi Ɠuvrer en faveur d’une Ă©conomie bas-carbone en dĂ©veloppant des produits innovants dont la fabrica- tion, l’usage et la fin de vie gĂ©nĂšrent une quantitĂ© rĂ©duite de gaz Ă  effet de serre, permettant ainsi aux utilisateurs du produit de rĂ©duire leur propre impact sur le rĂ©chauffement climatique. Leurs innovations relatives aux produits renouvellent rapidement par rapport concernent la dĂ©carbonation de l’ensem- au rythme actuel de consommation), ble des applications (bĂątiments, mobilitĂ©, renforcer la rĂ©sistance des produits et etc.). Le dĂ©fi pour les entreprises est de faciliter leur rĂ©paration ou leur dĂ©mon- parvenir Ă  mettre au point des innovations tage en vue d’un recyclage, dans une technologiques, tout en accompagnant dĂ©marche d’écoconception. Le passage le changement d’échelle des solutions Ă  une logique d’économie circulaire et bas-carbone existantes et en encou- le raisonnement en termes de cycle de 20 rageant les utilisateurs Ă  adopter des vie complet du produit poussent de plus comportements plus vertueux au travers en plus les entreprises Ă  agir Ă©galement de nouvelles offres et modĂšles d’affaires. sur l’intensitĂ© Ă©nergĂ©tique et les im- Pour ce faire, les entreprises innovent sui- pacts environnementaux du processus vant plusieurs axes : de production – dont la consomma- ‱ L’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©- tion de matiĂšres premiĂšres et sur la fin tique des produits, afin de rĂ©duire les de vie des produits. En effet, pour de consommations d’énergies induites par nombreux Ă©quipements Ă©lectroniques, l’utilisation de ces derniers. En Europe, l’impact de la fabrication est prĂ©pondĂ©- avec la Directive Ecoconception et ses rant par rapport Ă  l’usage. Par exemple, rĂšglements d’application, le rĂšglement pour un smartphone, 80 Ă  99 % des europĂ©en pour l’étiquetage Ă©nergĂ©tique, impacts considĂ©rĂ©s dans l’analyse de et avec les rĂ©glementations thermiques cycle de vie sont liĂ©s aux composants du bĂątiment, ces efforts sont large- de l’appareil et ont donc lieu lors de la fabrication ou en fin de vie du produit3 ment prescrits par les pouvoirs publics. . L’ADEME estime que l’amĂ©lioration de ‱ Le changement de vecteur Ă©nergĂ©- l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des produits tique (du produit ou bien le produit en pourrait engendrer une baisse de 22 % lui-mĂȘme Ă©tant un nouveau vecteur de la consommation d’électricitĂ© spĂ©ci- Ă©nergĂ©tique), impliquant la substitu- 2 tion par une source d’énergie moins fique d’ici Ă  2030. ‱ La conception des produits pour ac- carbonĂ©e : cet axe d’innovation est no- croitre l’utilisation de matĂ©riaux recyclĂ©s tamment illustrĂ© par les efforts en faveur 4 ou issus de sources renouvelables (ma- d’une mobilitĂ© Ă©lectrique multimodale tĂ©riaux naturels ou dont les stocks se (vĂ©hicules individuels, bus, navettes fluviales et transport maritime), le dĂ©- 2 ADEME. AllĂ©ger l’empreinte environnementale de la consommation des français en 2030 : Vers une Ă©volution profonde des modes de production et de consommation. 2015. 3 ADEME, Ibid. 4 Pour rĂ©duire les Ă©missions de CO , la mobilitĂ© Ă©lectrique doit ĂȘtre combinĂ©e Ă  un mix Ă©lectrique peu carbonĂ©. 2 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

veloppement de biocarburants de 3Ăšme gĂ©nĂ©ration Ă  partir d’algues ou la production d’hydrogĂšne vert pour des applica- tions industrielles, de stockage d’électricitĂ© ou de mobilitĂ©. La dĂ©carbonation du mix Ă©lectrique par l’intĂ©gration des Ă©nergies renouvelables sera facilitĂ©e par l’hybridation, c’est-Ă -dire l’in- tĂ©gration de diffĂ©rentes technologies dans un mĂȘme systĂšme pour dĂ©passer les capacitĂ©s des technologies individuelles et compenser les pĂ©riodes de moindre production de chaque source d’énergie. A Galdorf en Allemagne, GE a ainsi mis en place 15 MW d’éolien associĂ©s Ă  un rĂ©servoir d’eau pour allier Ă©nergie Ă©olienne et stockage d’énergie par pompage (STEP). ‱ Le dĂ©veloppement de produits ayant un rĂŽle incitatif vis-Ă -vis du comportement des utilisateurs ou qui fournissent des ser- vices ou outils de pilotage de l’impact environnemental. ‱ La rĂ©duction des coĂ»ts des solutions bas-carbone existantes, notamment en jouant sur les Ă©conomies d’échelle dans la production. Cette problĂ©matique est illustrĂ©e par la baisse pro- gressive des coĂ»ts d’investissements dans l’éolien terrestre et le solaire photovoltaĂŻque ou encore la nĂ©cessitĂ© de parvenir Ă  une baisse du prix Ă  l’achat des vĂ©hicules hydrogĂšne et Ă©lectriques. 21 ‱ Enfin, les Ă©nergies conventionnelles restant importantes dans le mix Ă©nergĂ©tique actuel, le principe de rĂ©alitĂ© impose de dĂ©ve- lopper Ă©galement des technologies limitant les Ă©missions des technologies existantes. Il s’agira par exemple de rĂ©duire les Ă©missions des centrales thermiques Ă  charbon, qui produisent actuellement prĂšs de 40 % de l’électricitĂ© mondiale5 , et devraient demeurer la deuxiĂšme technologie de production d’électricitĂ© jusqu’en 2030 (derriĂšre les Ă©nergies renouvelables, et devant 6 le nuclĂ©aire) . En termes sectoriels, ces efforts des entreprises pour dĂ©velopper de nouvelles solutions Ă  moindre impact sur le climat se dĂ©clinent selon quatre axes majeurs : ‱ L’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique et l’autonomie Ă©ner- gĂ©tique des bĂątiments. ‱ Le dĂ©ploiement accĂ©lĂ©rĂ© de mobilitĂ©s bas-carbone (Ă©lectrique, hydrogĂšne, biocarburants, biogaz, etc.). ‱ L’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique industrielle et, plus globalement, la rĂ©duction des Ă©missions des procĂ©dĂ©s industriels. ‱ La dĂ©carbonation du secteur Ă©nergĂ©tique, par le recours Ă  de nouvelles sources d’énergie dĂ©carbonĂ©es, l’hybridation des technologies et l’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© des sources d’éner- gie existantes. 5 AIE. Power : Tracking Clean Energy Progress. 2018 6 Sustainable Development Scenario de l’AIE (scĂ©nario compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris). perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

ASCENSEUR À HYDROGÈNE IMMEUBLE RÉSIDENTIEL AUTONOME AUTONOME EN ÉNERGIE EN ÉNERGIE (BrĂŒtten – Suisse) ❱ l’autonomie Ă©nergĂ©tique des bĂątiments et de leurs Ă©quipements Les bĂątiments (rĂ©sidentiels et tertiaires) reprĂ©sentent 20 % des Ă©missions de gaz Ă  ef- fet de serre françaises. Il s’agit du secteur qui devra consentir les efforts de rĂ©duction les plus significatifs, avec une baisse de 54 % des Ă©missions entre 2013 et 2028 dans le cadre de la stratĂ©gie nationale bas carbone. En plus de l’amplification des actions de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bĂątiments existants (le taux de renouvellement du parc avoisinant les 1 % par an), les entreprises innovent pour amĂ©liorer les performances Ă©nergĂ©tiques des bĂątiments neufs. Ces efforts se portent notamment sur l’autonomie Ă©nergĂ©tique du bĂątiment et de ses Ă©quipements, Ă  l’instar du dĂ©veloppement d’un as- censeur Ă  hydrogĂšne autonome en Ă©nergie (Otis) et du dĂ©ploiement d’un immeuble rĂ©sidentiel autonome en Ă©nergie (ABB). DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Otis a dĂ©ployĂ© d’importants efforts de R&D ABB a inaugurĂ© en 2016 Ă  BrĂŒtten (Suisse) un pour mettre au point un ascenseur autonome immeuble rĂ©sidentiel intĂ©gralement autonome 2 2222 Ă©nergĂ©tiquement. Des avancĂ©es ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© en Ă©nergie. GrĂące Ă  ses 1 000 m de panneaux rĂ©alisĂ©es depuis de nombreuses annĂ©es en photovoltaĂŻques installĂ©s en toiture et façades, matiĂšre d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique pour rĂ©duire le bĂątiment produit suffisamment d’énergie les besoins de la cabine (Ă©clairage LED, par pour alimenter la consommation des neuf exemple). Les appareils sont Ă©galement dotĂ©s foyers qui y rĂ©sident. En Ă©tĂ©, une heure d’en- d’un systĂšme d’entrainement rĂ©gĂ©nĂ©ratif per- soleillement suffit pour fournir l’énergie nĂ©- mettant de rĂ©duire jusqu’à 75 % la consomma- cessaire aux rĂ©sidents pour une durĂ©e de 24h. tion Ă©lectrique de l’ascenseur. Le surplus d’électricitĂ© produit est stockĂ© soit Otis, avec le Gen2 Switch a dĂ©veloppĂ© un as- dans des batteries, d’une capacitĂ© de 153 kWh censeur avec la capacitĂ© de stocker de l’éner- reprĂ©sentant le stockage court-terme, soit uti- gie, pour fonctionner de maniĂšre autonome lisĂ© pour chauffer l’eau stockĂ©e dans deux ci- 3 (jusqu’à 100 trajets), et stocker l’énergie solaire ternes souterraines de 125 m , un moyen de ou Ă©olienne, provenant du rĂ©seau ou produite stockage long-terme permettant d’assurer les localement (autoconsommation). L’ambition besoins de chauffage en hiver. La combinaison d’Otis est dĂ©sormais d’atteindre une autonomie du pilotage des consommations et des tech- complĂšte grĂące Ă  des technologies hybrides nologies de stockage permet Ă  l’immeuble (batteries Ă©lectrochimiques et hydrogĂšne) d’ĂȘtre dĂ©pourvu de tout raccordement Ă  un Un prototype d’ascenseur Ă  hydrogĂšne (in- fournisseur d’électricitĂ©, de gaz ou de fioul. tĂ©gralement autonome en Ă©nergie), dĂ©velop- pĂ© en partenariat avec le CNRS, fonctionne actuellement depuis 2017 sur la tour de test d’Otis Ă  Gien (Loiret). FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ L’expĂ©rience acquise par Otis dans le cadre ‱ La force, l’alignement et la volontĂ© de l’éco- de l’exploitation de son appareil aux bat- systĂšme local (public et privĂ©) ont Ă©tĂ© dĂ©- teries rechargĂ©es Ă  l’énergie solaire (Gen terminants dans la rĂ©ussite du projet. 2 switch) a Ă©tĂ© prĂ©cieuse pour prĂ©figurer un projet plus complexe. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

ASCENSEUR À HYDROGÈNE IMMEUBLE RÉSIDENTIEL AUTONOME AUTONOME EN ÉNERGIE EN ÉNERGIE (BrĂŒtten – Suisse) ❱ l’autonomie Ă©nergĂ©tique des bĂątiments et de leurs Ă©quipements OPPORTUNITÉS ‱ Le systĂšme ne requiert pas l’utilisation de ‱ Initialement, la production d’énergie solaire substances comme le plomb ou le cad- visait un objectif de revente. Le projet de mium, ni de courant triphasĂ©. BrĂŒtten prĂ©figure l’évolution des modes de ‱ GrĂące Ă  des technologies hybrides, les consommation de l’énergie vers davantage tests menĂ©s Ă  Gien devraient permettre d’autoconsommation chez les particuliers. de repousser les limites techniques ac- ‱ Le pilotage des consommations et les tuelles des ascenseurs autonomes basĂ©s technologies de stockage permettent de sur des batteries Ă©lectrochimiques (630 kg maximiser l’autoconsommation de l’élec- et 7 niveaux). tricitĂ© photovoltaĂŻque produite sur place ‱ Autonome Ă©nergĂ©tiquement, l’ascenseur pour couvrir les besoins Ă©nergĂ©tiques du reste fonctionnel mĂȘme en cas de cou- bĂątiment et de ses habitants. pures d’alimentation Ă©lectrique. BARRIÈRES 2323 ‱ L’industrie des ascenseurs, trĂšs rĂšgle- ‱ La rigiditĂ© de la rĂ©glementation française li- mentĂ©e, doit composer avec des normes mite le dĂ©ploiement de l’autoconsommation. strictes variables selon les grandes zones Ă©conomiques Ă  travers le monde (Union europĂ©enne, AmĂ©rique du Nord et Japon, par exemple). Une plus grande agilitĂ© des normes pour accompagner l’innovation et une convergence au niveau international permettra le dĂ©ploiement de ces solutions innovantes. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ L’industrialisation et le dĂ©ploiement de ce ‱ Il est encore nĂ©cessaire de dĂ©velopper la type de solutions innovantes seront fa- sensibilisation des usagers au signal-prix et vorisĂ©s par l’agilitĂ© et la convergence des Ă  l’existence de solutions pour un cadre de normes. vie participant Ă  la transition Ă©nergĂ©tique. ‱ Il est important d’adopter un cadre rĂ©gle- mentaire (autoconsommation collective, rĂ©glementation Ă©nergĂ©tique du bĂątiment) encourageant le dĂ©ploiement de ce type de bĂątiment Ă  faible impact sur le climat. ➄ Recommandations associĂ©es : RECOMMANDATIONS IV ET V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

INNOVATIONS POUR SOLUTIONS POUR LA MOBILITÉ LE VÉHICULE ÉLECTRIQUE ÉLECTRIQUE MULTIMODALE (charge rapide du vĂ©hicule Ă©lectrique, bus Ă©lectriques, mobilitĂ© marine et fluviale) ❱ la mobilitĂ© Ă©lectrique Le secteur du transport reprĂ©sente environ 30 % des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES) nationales. Il s’agit du second secteur le plus contributeur en valeur absolue Ă  la baisse des Ă©missions françaises dans le cadre de la stratĂ©gie nationale bas carbone (SNBC – en cours de rĂ©vision). En relatif, le transport devra rĂ©duire ses Ă©missions de prĂšs de 30 % entre 2013 et 2028. Pour atteindre ces objectifs, l’un des principaux leviers repose sur le dĂ©veloppement des modes de transport propres ou peu Ă©metteurs de GES. C’est le cas de la mobilitĂ© Ă©lectrique lorsqu’elle est associĂ©e Ă  une Ă©lectricitĂ© faiblement carbonĂ©e. Les entreprises innovent tant pour amĂ©liorer les performances et l’autonomie des vĂ©hicules Ă©lectriques que pour dĂ©ployer les infrastructures de recharge correspondantes et la mobi- litĂ© Ă©lectrique pour l’ensemble des modes de transport (terrestre collectif, marin et fluvial). DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Le gain d’autonomie est la premiĂšre cause ABB propose un panel de solutions pour faciliter identifiĂ©e pour l’acceptation par les utilisa- le dĂ©veloppement du marchĂ© du vĂ©hicule Ă©lec- 2424 teurs du transfert du moteur thermique au trique, individuel comme collectif et terrestre vĂ©hicule Ă©lectrique ; l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique comme fluvial. Ces solutions sont axĂ©es sur : et l’allĂšgement en sont les premiers vecteurs. ‱ Les infrastructures de recharge rapide : L’impĂ©ratif de sĂ©curitĂ© nĂ©cessite Ă©galement - DĂ©veloppement d’une borne de recharge de travailler sur le risque d’emballement ther- pour vĂ©hicules Ă©lectriques particuliers de mique de la batterie. Par consĂ©quent, 3M dĂ©- nouvelle gĂ©nĂ©ration, ultra rapide et Ă©vo- veloppe et dĂ©ploie actuellement des innova- lutive, qui pourra atteindre une puissance tions sur deux leviers : de 350kW (par rapport aux charges ‱ L’accroissement de la sĂ©curitĂ© des batte- lentes de 7kW). ries, permettant une augmentation de la - Pour les bus : solutions de charge adap- puissance disponible embarquĂ©e, grĂące Ă  tĂ©es aux contraintes d’exploitation des de nouvelles technologies de matĂ©riaux opĂ©rateurs, basĂ©es sur des technologies (dits gap filler) pour une meilleure dissipa- de charge au dĂ©pĂŽt, au terminus et mĂȘme tion thermique dans les batteries des vĂ©- recharge flash aux arrĂȘts. hicules, au refroidissement des batteries - Installation de batteries de forte capa- par immersion et Ă  la gestion thermique citĂ© dans des ferries pour une traversĂ©e des batteries. sans Ă©mission. ‱ L’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des vĂ©hicules eux- ‱ Les solutions de pilotage limitant les im- mĂȘmes, par : pacts des infrastructures de recharge sur - L’isolation thermique de l’habitacle pour les rĂ©seaux Ă©lectriques : une moindre consommation de climati- - IntĂ©gration de batteries dans les infrastruc- sation (films multicouches pour les sur- tures de recharge rapide en station per- faces vitrĂ©es permettant de rejeter les mettant de lisser les appels de puissance rayons infra-rouges). (qui peuvent ĂȘtre divisĂ©s par dix). - L’allĂšgement du poids total du vĂ©hicule - DĂ©ploiement de centrales virtuelles en Ă©lectrique, qui reprĂ©sente la principale Allemagne, qui permettent de garantir source de gain d’efficacitĂ©. L’ajout de une recharge avec 100 % d’électricitĂ© re- microsphĂšres de verre creuses au sein nouvelable. Les opĂ©rateurs peuvent Ă©ga- des matĂ©riaux utilisĂ©s pour les Ă©quipe- lement agrĂ©ger et activer des flexibilitĂ©s ments et le collage dissymĂ©trique de de consommation pour maĂźtriser l’appel matĂ©riaux variĂ©s utilisĂ©s dans la fabrica- de puissance sur le rĂ©seau, voire fournir tion des piĂšces automobiles permettent certains services au rĂ©seau (rĂ©glage de d’allĂ©ger le vĂ©hicule jusqu’à 194 kg. tension, rĂ©serves de puissance). perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

INNOVATIONS POUR SOLUTIONS POUR LA MOBILITÉ LE VÉHICULE ÉLECTRIQUE ÉLECTRIQUE MULTIMODALE (charge rapide du vĂ©hicule Ă©lectrique, bus Ă©lectriques, mobilitĂ© marine et fluviale) ❱ la mobilitĂ© Ă©lectrique FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Un Ă©cosystĂšme (public et privĂ©) dotĂ© d’une ‱ L’électrification de la mobilitĂ© requiert de rĂ©- ambition et d’une gouvernance volonta- unir l’ensemble des acteurs de la filiĂšre (vĂ©- riste. hicules, infrastructures) pour planifier cette ‱ CapacitĂ© mondiale de recherche au service Ă©lectrification (dilemme « poule/Ɠuf »). de dĂ©veloppements locaux. ‱ IntĂ©grer dans les diffĂ©rents travaux de pla- nification la diversitĂ© des modes de trans- port Ă©lectrique et des infrastructures de recharge, ainsi que les nouveaux services que la mobilitĂ© Ă©lectrique est en capacitĂ© d’apporter au rĂ©seau. OPPORTUNITÉS ‱ L’accroissement de l’autonomie du vĂ©hi- ‱ La tendance Ă  une forte augmentation 2525 cule Ă©lectrique grĂące aux gains d’efficacitĂ© de l’autonomie des vĂ©hicules Ă©lectriques Ă©nergĂ©tique liĂ©s Ă  la batterie et au vĂ©hicule (400 Ă  500 km) crĂ©e un besoin d’in- permettrait d’accĂ©lĂ©rer le dĂ©ploiement de frastructures de recharge rapide. cette technologie. ‱ La recharge rapide permet de limiter les changements imposĂ©s Ă  l’usager par la mo- bilitĂ© Ă©lectrique ‱ La France dispose d’un tissu industriel di- versifiĂ© actif dans le domaine de la mobili- tĂ©. Ceci facilitera l’implĂ©mentation des so- lutions aprĂšs des tests dans d’autres pays. ‱ La mobilitĂ© Ă©lectrique, grĂące Ă  la batterie des vĂ©hicules, peut apporter des services de flexibilitĂ© au rĂ©seau. BARRIÈRES La puissance publique pourrait davantage ‱ L’acquisition d’un vĂ©hicule Ă©lectrique est s’appuyer sur les technologies disponibles souvent conditionnĂ©e Ă  l’assurance per- pour dynamiser le marchĂ© en agissant sur : çue par l’usager de disposer de points de ‱ la rĂ©duction des consommations d’éner- charges pour couvrir ses besoins en dĂ©- gie et des Ă©missions dans les transports, placements. en particulier des vĂ©hicules lĂ©gers, y com- ‱ Choix financier privilĂ©giĂ© aux choix pĂ©- pris bas-carbone. rennes d’infrastructure. ‱ l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des vĂ©hicules Ă©lec- ‱ Faible connaissance des technologies dis- triques : moteurs, Ă©quipements (tel que l’air ponibles et Ă©prouvĂ©es. conditionnĂ©) et matĂ©riaux. ‱ la sĂ©curitĂ©, la durĂ©e de vie, le rendement et l’efficacitĂ© des batteries (autonomie mini- male, maintien des performances dans le temps, etc.). ‱ la rĂ©duction du poids global du vĂ©hicule. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

INNOVATIONS POUR SOLUTIONS POUR LA MOBILITÉ LE VÉHICULE ÉLECTRIQUE ÉLECTRIQUE MULTIMODALE (charge rapide du vĂ©hicule Ă©lectrique, bus Ă©lectriques, mobilitĂ© marine et fluviale) ❱ la mobilitĂ© Ă©lectrique ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ La dynamique actuelle de dĂ©veloppement ‱ Le dĂ©veloppement et la planification de du vĂ©hicule Ă©lectrique appelle Ă  travailler l’électrification du transport nĂ©cessitent un sur l’efficacitĂ© et la sĂ©curitĂ© de ces vĂ©hi- travail multi-acteurs rĂ©unissant l’ensemble cules. Des technologies existantes per- de l’écosystĂšme impliquĂ© dans cette trans- mettent d’agir sur l’allĂšgement et la gestion formation. thermique de la batterie et de l’habitacle. ‱ Les infrastructures de recharge rapide et ‱ Les politiques publiques pourraient s’em- ultra-rapide sont un levier clĂ© pour rĂ©duire parer des solutions technologiques dispo- les contraintes qui pĂšsent sur le dĂ©velop- nibles en mettant en place : pement de la mobilitĂ© Ă©lectrique. ‱ des impĂ©ratifs concernant la batterie (sĂ©- ‱ Les solutions technologiques innovantes curitĂ© et longĂ©vitĂ©) et l’autonomie du vĂ©- qui limitent les impacts des infrastructures hicule notamment par la rĂ©duction des be- de recharge sur les rĂ©seaux doivent paral- 2626 soins de consommation Ă©nergĂ©tique de lĂšlement ĂȘtre encouragĂ©es. refroidissement. ‱ une feuille de route de rĂ©duction du poids total des vĂ©hicules (au travers, par exemple, de l’utilisation de nouveaux ma- tĂ©riaux). ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

Ăšme ❱ Production de biocarburant de 3 gĂ©nĂ©ration Ă  partir d’algues DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Suite Ă  une collaboration dĂ©butĂ©e en 2009, ExxonMobil et Synthetic Genomics, Inc ont dĂ©- veloppĂ© une souche d’algues capable de convertir le carbone en une quantitĂ© suffisante de corps gras riche en Ă©nergie pouvant ensuite ĂȘtre transformĂ©e en biodiesel. Cette innovation permettrait d’utiliser des algues comme carburant bas-carbone dans le secteur du transport. Une Ă©tape supplĂ©mentaire a Ă©tĂ© franchie en 2018 avec le doublement du rendement en ma- tiĂšre grasse. La production en extĂ©rieur va dĂ©sormais ĂȘtre testĂ©e Ă  grande Ă©chelle dans une ferme en Californie. Il s’agit de la toute premiĂšre phase d’essai de cette ampleur en extĂ©- rieur. L’objectif de cette ferme pilote est d’évaluer la possibilitĂ© de produire jusqu’à 500 000 tonnes de biocarburant par an. Ăšme gĂ©nĂ©ration sont : Les principaux dĂ©fis Ă  surmonter pour ces biocarburants de 3 ‱ l’adaptation de la production Ă  un milieu extĂ©rieur : jusqu’à rĂ©cemment, la production d’al- gues Ă  des fins de production de biocarburants Ă©tait surtout rĂ©alisĂ©e en milieu clos et en laboratoires. Il s’agit Ă  prĂ©sent de rĂ©ussir Ă  comprendre les paramĂštres de croissance des algues testĂ©es en laboratoire, tels que la viscositĂ© ou le flux, afin de les adapter en extĂ©- rieur. Cette phase d’adaptation est une Ă©tape critique pour permettre, in fine, la commer- cialisation Ă  grande Ă©chelle. ‱ la mise en place de capacitĂ©s de production Ă  trĂšs grande Ă©chelle et Ă  coĂ»t raisonnable afin 2727 d’atteindre l’objectif de couvrir les besoins en Ă©nergie du secteur du transport (pour mĂ©moire, la seule consommation française reprĂ©sente 40 millions de tonnes de carburant par an). FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Il s’agira de dĂ©montrer la capacitĂ© Ă  contrĂŽler l’ensemble du processus de production des algues. ‱ Le dĂ©ploiement de cette solution nĂ©cessite son acceptabilitĂ© sociĂ©tale et politique. ‱ Les coĂ»ts devront ĂȘtre maitrisĂ©s, en ligne avec le pouvoir d’achat des consommateurs. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ Les algues constituent une source poten- ‱ Un long travail de recherche en laboratoire tielle d’énergie Ă  faibles Ă©missions pour le demeure nĂ©cessaire au dĂ©ploiement de la secteur des transports et la chimie. production de ces algues, en faisant va- ‱ Leur production n’entre pas en compĂ©tition rier la production sous divers facteurs pour avec les cultures et productions destinĂ©es parvenir Ă  accroĂźtre encore la production Ă  l’alimentation, contrairement Ă  d’autres de graisse des algues Ă  partir de la conver- sources de biocarburants comme le maĂŻs. sion de la lumiĂšre. ‱ Ce type de production innovant ne nĂ©ces- ‱ Ce projet peut ĂȘtre confrontĂ© Ă  l’opposi- site pas de terre arable ou d’eau douce/ tion publique en raison de la perturbation propre Ă  la consommation. potentielle des Ă©cosystĂšmes aquatiques. ‱ La culture des algues n’a pas de saisonnali- tĂ© particuliĂšre, elles peuvent donc ĂȘtre pro- duites tout au long de l’annĂ©e. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Les algues constituent une source durable d’énergie renouvelable bas-carbone, adaptĂ©e Ă  une utilisation rapide dans le transport, sans attendre une transformation du parc de vĂ©- hicules, et en utilisant les infrastructures de distribution existantes. ‱ Il s’agit d’un pilote industriel d’une production qui pourra alimenter les raffineries dans le futur. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION I perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

3| Repenser les modĂšles d’affaires des entreprises et leurs principes d’organisation De maniĂšre structurelle, l’évolution des modĂšles d’affaires vers une Ă©conomie circulaire, basĂ©e sur une croissance Ă©conomique qui ne serait plus corrĂ©lĂ©e avec un accroissement de l’impact environnemental, permettra de rĂ©duire les Ă©missions liĂ©es Ă  l’activitĂ© des en- treprises. Par ailleurs, le transport est le principal poste d’émissions de CO en France. 2 Par leurs actions en matiĂšre de logistique, mais aussi vis-Ă -vis des dĂ©placements pro- fessionnels de leurs salariĂ©s, les entreprises ont la capacitĂ© Ă  rĂ©duire ces Ă©missions. Ces leviers ne sont pas confrontĂ©s Ă  des verrous technologiques majeurs mais supposent en revanche des changements culturels forts au sein des entreprises. Certaines entreprises revoient leurs mo- solue l’empreinte carbone de leur activitĂ© dĂšles d’affaires sur leur cƓur d’activitĂ© et des biens qu’elles produisent. En dĂ©- dans le sens d’une Ă©conomie circulaire : dĂ©- couplant la croissance Ă©conomique d’une veloppement du marchĂ© de l’occasion et activitĂ© de son impact environnemental, de de services (location, par exemple) au-delĂ  nouveaux modĂšles basĂ©s sur l’économie de la vente de matĂ©riel, utilisation de plas- de la fonctionnalitĂ© peuvent contribuer Ă  tique et de mĂ©taux recyclĂ©s. Alors que le rĂ©duire l’empreinte carbone des activitĂ©s8 2828 . calcul des Ă©missions de CO Ă©quivalent sur 2 Au-delĂ  de leurs process de production, le territoire français basĂ© sur l’approche ter- de leur chaĂźne amont et des utilisateurs fi- ritoriale (qui considĂšre les Ă©missions Ă©mises naux, l’activitĂ© des entreprises est sources sur le territoire) montre une diminution des d’impacts environnementaux liĂ©s Ă  leurs Ă©missions en France de 7 % entre 2000 et activitĂ©s logistiques et aux dĂ©placements. 2010, le calcul des Ă©missions de CO Ă©qui- Les transports sont responsables de la plus 2 valent basĂ© sur la consommation française grande partie des Ă©missions françaises de (qui considĂšre les Ă©missions Ă©mises sur gaz Ă  effet de serre (29 %), une proportion le territoire augmentĂ©es des Ă©missions qui s’est accrue depuis 1991 compte tenu Ă  l’étranger destinĂ©es Ă  de l’importation de la difficultĂ© particuliĂšre Ă  dĂ©carboner ce et soustraites des Ă©missions rĂ©alisĂ©es en secteur9 . Depuis cette date, les Ă©missions France pour la production destinĂ©e Ă  ont en effet diminuĂ© dans l’ensemble des l’export) indique au contraire une aug- activitĂ©s Ă©conomiques sauf dans les trans- mentation de 15 % sur la mĂȘme pĂ©riode7 . ports oĂč elles se sont accrues de 9,1 %. En d’autres termes, on observe une dĂ©gra- Les entreprises disposent de leviers trĂšs dation de l’empreinte carbone du modĂšle importants sur la logistique et le transport, de consommation de l’économie française, reposant sur des innovations dans la façon phĂ©nomĂšne qui s’observe par ailleurs glo- de travailler y compris Ă  l’international, de balement pour l’ensemble de l’Union se dĂ©placer (se dĂ©placer moins et mieux), EuropĂ©enne. Au-delĂ  d’une modification de s’approvisionner, de livrer et de s’or- des pratiques de consommation, les entre- ganiser (implantation des sites, jusqu’aux prises doivent donc revoir leur modĂšle de modĂšles d’affaires). Elles agissent d’ores production afin de rĂ©duire de maniĂšre ab- 7 ADEME, CITEPA, RAC. Les Ă©missions importĂ©es – Le passager clandestin du commerce mondial. 2013 8 ADEME. op. cit. ; IDDRI. Économie du partage : enjeux et opportunitĂ©s pour la transition Ă©cologique. Juillet 2014. p. 20- 23 9 Commissariat gĂ©nĂ©ral au dĂ©veloppement durable. Chiffres clĂ©s du transport - Édition 2018. Mars 2018. P. 51. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

et dĂ©jĂ  Ă  plusieurs niveaux pour rĂ©duire les coĂ»ts et les Ă©missions de CO associĂ©es Ă  leur logistique : 2 ‱ RĂ©duction des chaĂźnes logistiques longues ; ‱ Optimisation des flux logistiques (optimisation des trajets, logis- tique inverse, etc.) ; ‱ Utilisation des modes de transport alternatifs Ă  la route et Ă  l’aĂ©rien (maritime, fluvial, ferroviaire) et hybridation des modes de transport (intermodalitĂ©) ; ‱ Utilisation de vĂ©hicules bas-carbone (Ă©lectrique, hydrogĂšne, etc.). De la mĂȘme maniĂšre, les entreprises ont la capacitĂ© Ă  rĂ©duire l’impact climat des dĂ©placements de leurs employĂ©s, en les sen- sibilisant, en les incitant Ă  se tourner vers des modes de transport propres (transports en commun, vĂ©lo, covoiturage, autopartage), voire en repensant l’organisation du travail pour rĂ©duire structurel- lement les dĂ©placements professionnels et l’empreinte immobiliĂšre 29 (outils de collaboration Ă  distance, promotion du tĂ©lĂ©travail)10. Selon l’ADEME, les dĂ©placements professionnels (voyages d’affaires et trajets domicile-travail) sont le premier poste d’émission de gaz Ă  effet de serre des activitĂ©s de bureau (12 millions de tonnes par an), en raison particuliĂšrement de l’utilisation de la voiture comme 11 moyen de transport pour 3 trajets sur 4 . Innover dans ces domaines n’est pas confrontĂ© Ă  des verrous technologiques majeurs, mais appelle une conduite du chan- gement forte au sein des entreprises et auprĂšs de leurs clients. Il s’agira par exemple de transformer les modĂšles d’affaires des en- treprises en recherchant des opportunitĂ©s de crĂ©ation de valeur via de nouveaux services d’allongement de la durĂ©e de vie des produits, ou encore de favoriser les synergies de mutualisation ou 12 de substitution entre acteurs Ă©conomiques . En interne, les entre- prises pourront notamment favoriser les moyens de transport en commun, surmonter la culture du prĂ©sentĂ©isme dans le monde du travail, ou encore favoriser la prĂ©fĂ©rence de leurs services achats pour l’achat ou la location de produits de seconde main. 10 Good Planet. Entreprises : Guide pratique « RĂ©duire les dĂ©placements des collaborateurs ». 2011. 11 ADEME. Écoresponsable au Bureau : Actions efficaces et bonnes rĂ©solutions. DĂ©cembre 2017. P. 23. 12 CGDD. Ecologie industrielle et territoriale : le guide pour agir dans les territoires.2014 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Evolution du business model vers une Ă©conomie circulaire DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Cisco vise l’objectif de rĂ©cupĂ©rer 50 % de son matĂ©riel en fin de vie afin de le recondition- ner pour proposer du matĂ©riel d’occasion, utiliser les piĂšces dĂ©tachĂ©es ou encore offrir un service de location. Les difficultĂ©s rencontrĂ©es sont de plusieurs natures : ‱ Par dĂ©finition, un stock de matĂ©riel de location est plus difficile Ă  gĂ©rer, avec une difficul- tĂ© de visibilitĂ© ; ‱ Les habitudes des consommateurs sont tenaces : beaucoup aiment avoir nouveau produit, neuf, plutĂŽt que de louer ou acheter d’occasion. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Produire moins et mieux, tout en proposant de nouveaux services (rĂ©utiliser le matĂ©riel re- conditionnĂ©, soit en vendant du matĂ©riel d’occasion soit en utilisant les piĂšces dĂ©tachĂ©es) ; ‱ DĂ©velopper la location de matĂ©riel. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES 3030 Deux nouveaux business modĂšles Ă©mergent : ‱ Ce nouveau modĂšle circulaire se heurte Ă  ‱ le marchĂ© de l’occasion ; la difficultĂ© de traçabilitĂ© du matĂ©riel ven- ‱ la location (la vente de services sur du du, pour le rĂ©cupĂ©rer en fin de vie. hardware remplace la vente de hardware). ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Il est possible de modifier l’activitĂ© mĂȘme de l’entreprise en dĂ©veloppant un nouveau mo- dĂšle d’affaires plus durable grĂące Ă  l’économie circulaire : offre de services en plus de la vente de matĂ©riel (tels que la rĂ©paration, le reconditionnement et la location des produits). ‱ Se positionner sur le marchĂ© de l’occasion est un moyen de dĂ©velopper son activitĂ© tout en limitant son impact environnemental. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Recyclage de l’or et du plastique des PC et serveurs en fin de vie aux Etats-Unis DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ‱ Aux Etats-Unis, les offres de financement de Dell Technologies permettent de redonner une seconde vie aux PC et serveurs. En effet, Ă  l’issue des offres de location (leasing) conve- nues avec ses clients, le matĂ©riel informatique est soit rĂ©utilisĂ©, soit en fin de vie et rĂ©cu- pĂ©rĂ© pour ĂȘtre recyclĂ© comme il se doit. Dans le cadre d’un projet pilote, Dell Technologies crĂ©Ă© ainsi des cartes mĂšres en or provenant d’ordinateurs recyclĂ©s pour les utiliser dans les ordinateurs 2-en-1 Latitude 5285. L’un des objectifs RSE de Dell Technologies est Ă©gale- ment d’utiliser plus de 45 000 tonnes de plastique recyclĂ© et d’autres matĂ©riaux durables dans ses produits. A titre de comparaison, en 2017, l’entreprise a utilisĂ© 11 600 tonnes de matĂ©riaux durables dans ses produits. ‱ L’utilisation de matiĂšres recyclĂ©es rĂ©duit nettement l’impact carbone des produits mis sur le marchĂ©. Clients et fournisseur entrent ainsi dans une rĂ©elle Ă©conomie circulaire. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Ces schĂ©mas permettent Ă  Dell Technologies de maitriser entiĂšrement le cycle de vie de ses produits ‱ Les clients sont dĂ©douanĂ©s de la prise en charge de la fin de vie de leurs produits, notam- 3131 ment des DEEE (difficiles Ă  gĂ©rer pour les plus petites entreprises) OPPORTUNITÉS BARRIÈRES L’impact carbone est nettement diminuĂ© par ‱ Industrialisation du processus de collecte la rĂ©utilisation des matiĂšres contenues dans en France et en Europe, afin d’y Ă©tendre les les Ă©quipements en fin de vie rĂ©cupĂ©rĂ©s par pratiques de recyclage de l’or et du plas- Dell Technologies, notamment : tique en place aux Etats-Unis. En France ‱ L’or : Il y a 800 fois plus d’or dans une tonne et en Europe, le financement de l’achat de de circuits imprimĂ©s que dans une tonne produits informatiques permet dĂ©jĂ  d’al- de minerai d’or. Il est donc globalement longer le cycle de vie de ces produits en beaucoup plus efficace d’utilisĂ© de l’or re- leur offrant une seconde vie et en permet- cyclĂ©. Il s’agit aussi d’éliminer certains des tant aux clients d’utiliser des produits tou- dĂ©fis sociaux et environnementaux asso- jours plus silencieux, moins Ă©nergivores et ciĂ©s Ă  l’exploitation de l’or (Ă©limination fabriquĂ©s Ă  partir de plus de matĂ©riaux re- des rĂ©sidus, extractions dans les zones de cyclĂ©s. conflit et travail difficile). ‱ Plastiques en circuit fermĂ© : en plus d’ache- ter sur le marchĂ© libre, Dell Technologies rĂ©colte les plastiques Ă  partir de ses propres filiĂšres de recyclage pour crĂ©er de nouvelles piĂšces pour les ordinateurs de bureau et les Ă©crans. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Il est important de renforcer les messages en faveur de la collecte des mĂ©taux prĂ©cieux. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Politique de tĂ©lĂ©travail volontariste DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Dell Technologies s’est fixĂ© pour objectif que 50 % de ses employĂ©s au niveau mondial puissent faire du tĂ©lĂ©travail d’ici Ă  2020.Une politique de tĂ©lĂ©travail a Ă©tĂ© mise en place en France en 2009. A Paris, actuellement, plus de 50 % des salariĂ©s rattachĂ©s au site sont Ă©ligibles au tĂ©lĂ©- travail et peuvent travailler depuis leur domicile 1 Ă  5 jours par semaine. Cette politique constitue chez Dell Technologies un fort levier de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre puisqu’elle permet de : ‱ RĂ©duire les Ă©missions de GES liĂ©es aux transports des employĂ©s pour se rendre sur leur lieu de travail, ‱ Diminuer les impacts liĂ©s Ă  l’immobilier (utilisation d’un bureau pour 4 personnes en open space). Dans une Ă©tude conduite par Dell Technologies aux Etats-Unis sur les bĂ©nĂ©fices de la poli- tique de tĂ©lĂ©travail en place aux Etats Unis, le groupe estime la quantitĂ© nette de gaz Ă  effet de serre Ă©vitĂ©e par employĂ© et par an Ă  1,15 Mt de CO eq. Cette quantitĂ© tient compte d’une 2 part des Ă©missions Ă©vitĂ©es (grĂące Ă  la diminution des trajets en voiture des employĂ©s entre leur domicile et leur lieu de travail, Ă  la baisse de consommation d’électricitĂ© dans les bu- reaux) mais Ă©galement Ă  un effet rebond d’autre part (hausse de la consommation d’élec- 3232 tricitĂ© au domicile des employĂ©s lorsqu’ils travaillent de chez eux, Ă©missions liĂ©es Ă  l’usage d’outils IT permettant aux employĂ©s de travailler Ă  distance). FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Outre l’implication prĂ©alable des partenaires sociaux, cette politique s’inscrit dans un cadre volontaire assorti de rĂ©versibilitĂ© et nĂ©cessitant l’accord de chaque employĂ©. ‱ L’accent est mis sur la valeur des rĂ©sultats du travail plutĂŽt que sur la façon, le moment et le lieu du travail. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ La rĂ©duction des dĂ©placements en voiture ‱ Il est difficile d’évaluer un impact environ- aux horaires de pointe et la rĂ©duction du nemental net, car les Ă©missions Ă©vitĂ©es nombre de bureaux au profit d’espaces dans les bureaux sont partiellement rem- collaboratifs, permettent de limiter l’im- placĂ©es par l’utilisation de logements per- pact sur l’environnement tout en diminuant sonnels. le stress des employĂ©s et les aidant Ă  mieux ‱ De la mĂȘme maniĂšre, estimer l’effet rebond concilier vie privĂ©e et vie professionnelle. est complexe, particuliĂšrement pour cal- ‱ La rĂ©duction du nombre de bureaux et culer les Ă©missions de GES induites par les du nombre d’employĂ©s au bureau permet solutions IT nĂ©cessaires dans le cadre du notamment de rĂ©duire la consommation tĂ©lĂ©travail. d’électricitĂ© dans les locaux communs. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ L’impact net de la politique de tĂ©lĂ©travail demeure bĂ©nĂ©fique. Il s’agit d’un levier d’action majeur car applicable Ă  tous secteurs et types d’entreprises. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

4| Utiliser le numĂ©rique comme un levier de rĂ©duction des Ă©missions Le numĂ©rique joue un rĂŽle croissant dans la sociĂ©tĂ©, l’économie et le fonctionnement des entreprises et, s’il a un impact environnemental, il constitue un puissant levier d’op- timisation des activitĂ©s des entreprises et de leurs parties prenantes permettant d’agir en faveur du climat. Le numĂ©rique est un puissant levier de rĂ©- des systĂšmes d’information croissent trĂšs 16 duction des Ă©missions de l’ensemble des rapidement . En termes d’impact clima- secteurs de l’économie, notamment par sa tique, le numĂ©rique reprĂ©sente 2 % des participation Ă  l’optimisation Ă©nergĂ©tique, Ă  Ă©missions mondiales de GES et plus de 13 % l’amĂ©lioration de l’organisation interne des de la consommation Ă©lectrique française. entreprises et Ă  la rĂ©duction des chaines lo- ParallĂšlement, les entreprises innovent gistiques. La Global e-sustainability initiative pour contenir l’impact du numĂ©rique sur estime que le numĂ©rique pourrait rĂ©duire le climat : les Ă©missions mondiales de CO de 20 % 2 d’ici 203013 ‱ Les efforts se concentrent notamment au . Dans le bĂątiment, la gestion in- telligente de l’énergie permet par exemple niveau des centres de donnĂ©es (data cen- 33 de rĂ©duire les consommations Ă©nergĂ©- ters), qui reprĂ©sentent environ un quart tiques de l’ordre de 20 %14. Dans le secteur des Ă©missions du numĂ©rique (contre de l’énergie, les rĂ©seaux Ă©lectriques intelli- 28 % dues aux infrastructures rĂ©seau et gents (smart grid) permettent au systĂšme 47 % dues aux Ă©quipements des consom- Ă©lectrique de rĂ©pondre Ă  la demande et mateurs : ordinateurs, smartphones, d’incorporer de fortes proportions d’éner- tablettes, objets connectĂ©s, GPS). gie renouvelable tout en minimisant les ‱ Outre l’alimentation des data centers Ă  par- besoins de renforcement du rĂ©seau. Enfin, tir d’électricitĂ© d’origine renouvelable, ces dans l’industrie, la numĂ©risation des procĂ©- efforts sont guidĂ©s par la recherche d’effi- dĂ©s industriels (industrie du futur) amĂ©liore cience pour une plus grande frugalitĂ© des l’efficacitĂ© de la production. Plus largement, opĂ©rations informatiques. Ainsi, l’efficaci- l’analyse des donnĂ©es (big data, data analytics) tĂ© Ă©nergĂ©tique des Ă©quipements qui le est une source d’innovation majeure, qui constituent (serveurs, Ă©quipements Ă©lec- peut ĂȘtre mise au service du climat. triques) ainsi que les logiciels de gestion Le trafic mondial de donnĂ©es a Ă©tĂ© multi- de la puissance de calcul et de stockage pliĂ© par 4,5 entre 2011 et 2016, et il devrait de donnĂ©es permettent de rĂ©duire la ĂȘtre multipliĂ© par 6 d’ici Ă  2020, passant consommation d’électricitĂ© des data cen- de 8 Ă  44 zetaoctets (IDC). Plus de 8 mil- ters et les Ă©missions associĂ©es. Pour limiter liards d’objets connectĂ©s ont Ă©tĂ© vendus encore davantage la surconsommation dans le monde en 2017, soit 31 % de plus de machines et le recours au refroidisse- qu’en 201615. En lien avec cette croissance ment, l’innovation se porte Ă©galement sur du volume de donnĂ©es en circulation, la la construction de data centers dans le consommation Ă©lectrique et les Ă©missions Grand Nord ou leur immersion. 13 Global e-sustainability initiative. System Transformation. How digital solutions will drive progress towards the sustainable development goals. 2017. P. 4. 14 ADEME. AllĂ©ger l’empreinte environnementale de la consommation des Français en 2030. 2014. P. 16 15 ADEME. La face cachĂ©e du numĂ©rique. 2017. P. 5. 16 Iddri, Fing, WWF et GreenIT.fr. NumĂ©rique et environnement : Faire de la transition numĂ©rique un accĂ©lĂ©rateur de la transition Ă©cologique. Mars 2018. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

‱ Dans le mĂȘme temps, les fabricants, terminaux connectĂ©s, notamment par- comme Dell Technologies ou Apple, ticuliers (visionnage de vidĂ©os en ligne, innovent afin de rĂ©duire toujours davan- dont l’impact Ă©nergĂ©tique est environ tage la consommation Ă©lectrique des 1 500 fois plus important que la consom- terminaux utilisateurs. Il faut toutefois mation Ă©lectrique du smartphone 17 ĂȘtre vigilant Ă  l’effet rebond et s’assu- lui-mĂȘme) . Une certaine « sobriĂ©tĂ© nu- rer que ces gains d’efficience ne soient mĂ©rique », c’est-Ă -dire une modĂ©ration pas intĂ©gralement compensĂ©s par la comportementale de l’usage du numĂ©- croissance des usages et du nombre de rique, est de mise. 17 The Shift Project. Lean ICT : Pour une sobriĂ©tĂ© numĂ©rique. Octobre 2018. ❱ ExpĂ©rimentation autour du bĂątiment intelligent avec Paris Habitat DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES 34 Cisco a conduit une expĂ©rimentation avec la ville de Paris destinĂ©e Ă  repenser les bĂątiments parisiens pour une meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique. Quatre bĂątiments ont participĂ© Ă  l’expĂ©- rimentation, recouvrant trois Ă©quipements parisiens et cent logements sociaux. Un systĂšme innovant de captation puis d’analyse de donnĂ©es (relatives Ă  la consommation d’énergie et d’eau, aux conditions de confort et Ă  l’exploitation des Ă©quipements) a Ă©tĂ© mis en place. A partir des rĂ©sultats d’analyse en temps rĂ©el, des prĂ©conisations ont Ă©tĂ© adressĂ©es aux usa- gers et gestionnaires des bĂątiments visant Ă  : ‱ Automatiser la collecte de donnĂ©es et les rendre accessibles depuis une interface web (plateforme open data) ; ‱ RĂ©duire l’empreinte carbone des bĂątiments ; ‱ Adapter les consommations des diffĂ©rentes Ă©nergies ; ‱ DĂ©tecter des dĂ©perditions d’énergies. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ La solution est modulaire et s’adapte Ă  un parc immobilier existant et hĂ©tĂ©rogĂšne. ‱ Elle est rentable puisqu’elle capitalise sur les infrastructures en place. ‱ Elle est duplicable Ă  tous les nouveaux services et bĂątiments. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ GrĂące Ă  cette expĂ©rimentation, pourront ‱ Il peut exister des diffĂ©rences d’approches ĂȘtre crĂ©Ă©es des solutions de gestion des quant au rĂ©sultat final. consommations utilisables dans toutes les ‱ On note des diffĂ©rences dans l’apprĂ©hen- villes. sion des mĂ©tiers respectifs des partenaires. ‱ Il s’agira Ă©galement de rĂ©pondre aux Plans Climat des villes. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Une co-construction est nĂ©cessaire entre tous les acteurs. ‱ Il est crucial de fixer en amont le « retour sur investissement » des parties prenantes. ‱ Il faut ĂȘtre en mesure de rĂ©pliquer rapidement pour Ă©tendre le pĂ©rimĂštre des cas d’usage. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

3535 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Le Digital Power Plant for Steam DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES 40 % de l’électricitĂ© mondiale provient du charbon, qui devrait rester la deuxiĂšme technolo- gie de production d’électricitĂ© jusqu’en 2030 (derriĂšre les Ă©nergies renouvelables, et devant 18 le nuclĂ©aire) . Son importance, notamment dans les Ă©conomies en dĂ©veloppement (Chine, Inde, Afrique, Moyen-Orient) fait de l’amĂ©lioration de l’efficacitĂ© des centrales Ă  charbon l’un des plus grands dĂ©fis de l’industrie de l’électricitĂ©. Le dĂ©ploiement de technologies numĂ©- riques visant Ă  rĂ©duire l’empreinte carbone de la base installĂ©e constitue ainsi un levier pour permettre et accĂ©lĂ©rer la transition Ă©nergĂ©tique. Dans cette perspective, GE a dĂ©veloppĂ© un logiciel pour les centrales thermiques Ă  charbon, afin d’aider les pays Ă  atteindre les objectifs de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre pris lors de la COP21. Ce logiciel, le Digital Power Plant for Steam, interprĂšte les don- nĂ©es provenant des capteurs de l’ensemble de la centrale thermique (plus de 10 000 cap- teurs) et met en Ă©vidence les facteurs clĂ©s susceptibles d’affecter ses performances, tels que la qualitĂ© du combustible, le vieillissement de la centrale et les conditions ambiantes. Cette solution permet d’amĂ©liorer les performances de la centrale, de rĂ©duire les temps d’arrĂȘt et de prolonger la durĂ©e de vie des Ă©quipements. 36 FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Construite dans le cadre de la plateforme digitale de GE (Predix), cette solution dĂ©pend d’un support d’Internet industriel suffisamment dĂ©veloppĂ© pour exploiter de grandes quantitĂ©s de donnĂ©es. 18 Voir par exemple le Sustainable Development Scenario de l’AIE (compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris). perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Le Digital Power Plant for Steam OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ Cette solution permet d’augmenter l’ef- ‱ Les centrales Ă  vapeur fonctionnent en ficacitĂ© des centrales Ă  charbon de 1,5 %, fonction de la demande du rĂ©seau, ce qui tout en Ă©vitant 0,58 gigatonne d’émissions les oblige Ă  augmenter leur production de gaz Ă  effet de serre, soit l’équivalent de plus rapidement et plus souvent. La sur- 120 millions de voitures. veillance en temps rĂ©el de ces facteurs est ‱ La numĂ©risation des centrales ouvre la donc d’autant plus importante. Sans une possibilitĂ© de transformer l’ensemble des surveillance et un contrĂŽle efficace des activitĂ©s de production d’énergie. Si l’effi- processus clĂ©s de la centrale, la consom- cacitĂ© de la base installĂ©e Ă©tait augmentĂ©e mation de combustible est inefficace, les de 1 %, 66 milliards de dollars d’économies Ă©missions augmentent et la durĂ©e de vie seraient rĂ©alisables. des Ă©quipements peut ĂȘtre affectĂ©e. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ La responsabilitĂ© environnementale des acteurs de l’industrie passe par le dĂ©veloppement de nouvelles solutions, mais impose Ă©galement de tenir compte du mix Ă©nergĂ©tique exis- tant. Ce principe de rĂ©alitĂ© doit conduire les entreprises Ă  adopter une approche rĂ©aliste et 3737 pragmatique, en dĂ©veloppant des technologies limitant les Ă©missions des bases installĂ©es. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Des data centers Ă  plus faible impact environnemental DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES HPE et Orange ont collaborĂ© Ă  la conception et Ă  la rĂ©alisation de plusieurs data centers aux meilleures pratiques de performance Ă©nergĂ©tique et de niveaux de service, en France Ă  Val- de-Reuil (en service depuis 5 ans), au SĂ©nĂ©gal et en CĂŽte d’Ivoire (livrĂ©s depuis peu). Le data center situĂ© Ă  Val-de-Reuil (Normandie) a Ă©tĂ© le premier projet pilote en France pour une certification HQE (Haute QualitĂ© Environnementale) des data centers. Il fait en effet ap- pel Ă  une technologie innovante de refroidissement naturel (free cooling) direct Ă  l’air pour le refroidissement des infrastructures informatiques, contribuant Ă  diminuer de plus de 30 % la consommation Ă©nergĂ©tique du site par rapport Ă  une technologie conventionnelle, pour ce site qui reprĂ©sente une capacitĂ© de 10 MW informatique, Ă©quivalant Ă  la consommation d’une ville de prĂšs de 20 000 habitants. La principale difficultĂ© a Ă©tĂ© de concevoir et mettre en Ɠuvre la technologie de free cooling direct Ă  l’air pour une telle puissance de centre informatique, une premiĂšre en Europe. De nombreux paramĂštres, difficiles Ă  automatiser et Ă  rĂ©guler, rentrent en ligne de compte, aus- si bien pour le maintien d’une tempĂ©rature optimale pour les serveurs, que pour l’humiditĂ© et la qualitĂ© de l’air qui doit ĂȘtre parfaitement filtrĂ© pour ne pas endommager les Ă©quipements informatiques. Il a fallu aussi allier cette technologie avec une coproduction mĂ©canique de froid dans un rĂ©seau d’eau glacĂ©e conventionnel pour supplĂ©er le free cooling pendant les 3838 heures chaudes en Ă©tĂ©. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Les rĂ©flexions, dĂ©veloppements et performances d’HPE en matiĂšre de maitrise de la consommation Ă©nergĂ©tique, de la climatisation et du refroidissement ont concouru Ă  faire de ce site pilote une rĂ©ussite en matiĂšre d’économie d’énergie et de faible empreinte car- bone. Plusieurs annĂ©es de production ont dĂ©montrĂ© l’économie rĂ©elle, qui reprĂ©sente Ă  pleine puissance une Ă©conomie d’énergie de plus de 25 GWh par an. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ Les technologies de free cooling sont main- ‱ Les technologies de free cooling sont plus tenant trĂšs bien maĂźtrisĂ©es et se gĂ©nĂ©ra- chĂšres Ă  l’investissement que les techno- lisent assez rapidement, y compris dans logies conventionnelles. Ces technologies les sites de petite et moyenne puissance. doivent de toute façon coexister pour pal- ‱ Il y a lĂ  matiĂšre pour les pouvoirs publics lier dans les pays tempĂ©rĂ©s ou chauds les Ă  rĂ©glementer par la crĂ©ation d’incitations technologies « free ». financiĂšres sur la base de l’utilisation de ‱ Il faut donc considĂ©rer cette approche technologies de type « free ». dans une optique de coĂ»t global de pro- priĂ©tĂ© (total cost of ownership), en regardant les Ă©conomies rĂ©alisĂ©es Ă  moyen et long termes grĂące Ă  une moindre consomma- tion Ă©nergĂ©tique. Toute dĂ©marche d’éco- conception ne peut se justifier que sous cet angle. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Dans une rĂ©gion tempĂ©rĂ©e comme la France, les technologies de type free cooling peuvent gĂ©nĂ©rer un gain sur la consommation d’énergie des data centers de l’ordre de 30 %. Si l’on considĂšre que les data centers reprĂ©sentent environ 3 % de la consommation Ă©nergĂ©tique totale dans le monde, leur gĂ©nĂ©ralisation pourrait rĂ©duire globalement de 1 % la consom- mation d’énergie. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

€ 5| Innover dans le financement des solutions bas-carbone La cible des 1,5 °C ne pourra ĂȘtre atteinte sans une mobilisation Ă  une Ă©chelle nouvelle des financements privĂ©s vers une Ă©conomie dĂ©carbonĂ©e, aundelĂ  de la limitation de leur expo- sition au risque climat. Il s’agit de financer les innovations de rupture, mais surtout d’innover pour financer le dĂ©ploiement massif des technologies basncarbone existantes, comme les Ă©nergies renouvelables, l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ou les transports urbains propres. L’attĂ©nuation du changement climatique l’échelle des solutions bas-carbone exis- et l’adaptation Ă  ses effets supposent tantes. Il peut s’agir de mobiliser des des investissements importants pour les systĂšmes de financement classiques dĂ©cennies Ă  venir, notamment dans les – comme le financement du crĂ©dit four- infrastructures (Ă©quipements urbains du- nisseur, pour les mettre au service des rables, production et rĂ©seaux Ă©nergĂ©tiques, technologies bas-carbone Ă©prouvĂ©es. rĂ©seaux IT). En 2016, le rapport New Climate Mais les acteurs financiers et industriels Economy estimait Ă  90 trillions de dollars innovent aussi dans les produits propo- les investissements Ă  rĂ©aliser d’ici Ă  203019 sĂ©s, pour donner accĂšs Ă  du capital dĂ©diĂ© , dans un objectif de limiter le rĂ©chauffement (obligations vertes) ou pour valoriser la Ă  2°C. Ce chiffre tient uniquement compte dĂ©marche de durabilitĂ© des entreprises, des investissements nĂ©cessaires Ă  l’attĂ©- avec des prĂȘts concessionnels (ou posi- 39 nuation du changement climatique et non tive incentive loans). Ă  l’adaptation Ă  ses effets. Or la part « verte » De la mĂȘme maniĂšre, les corporate PPAs des investissements en infrastructures se- (Power Purchase Agreements), des contrats rait actuellement comprise entre 7 et 13 % bilatĂ©raux de long terme par lesquels des du total des investissements mondiaux entreprises acquiĂšrent l’électricitĂ© pro- dans les infrastructures, une proportion duite par des installations renouvelables trĂšs insuffisante pour maintenir le rĂ©chauf- Ă©mergent comme un modĂšle alternatif de 20 fement climatique sous les 2°C . Cette rĂ©munĂ©ration des Ă©nergies renouvelables, estimation soulĂšve la question d’une taxo- Ă  mesure que le soutien public se rĂ©duit. nomie (ou classification) « universelle » des Ces nouvelles structures contractuelles investissements pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©s permettent aux entreprises de disposer de comme verts, qui reste Ă  crĂ©er. La feuille leur propre site de production d’énergie de route de la Commission europĂ©enne sur renouvelable en contractant Ă  long terme la finance durable, prĂ©sentĂ©e en mai 2018, l’achat de l’électricitĂ©. Du cĂŽtĂ© de l’industriel 21 va dans ce sens . offreur de solutions, le corporate PPA per- Le One Planet Summit de dĂ©cembre 2017 met de lever des financements de dette Ă  a mis l’accent sur la diversification des plus ou moins long terme (en fonction de la sources de financement et sur l’impor- qualitĂ© des contreparties du PPA et notam- tance des acteurs privĂ©s au cĂŽtĂ© des ment de la soliditĂ© financiĂšre de l’acheteur financements publics. La question se de l’électricitĂ©). Les corporate PPAs illustrent pose du financement des innovations les multiples facettes de l’innovation climat de rupture, mais aussi et surtout de la conduite par les entreprises, au-delĂ  de l’in- capacitĂ© Ă  utiliser l’effet de levier des fi- novation technologique (innovation dans nancements privĂ©s pour un passage Ă  les modĂšles d’affaires). 19 The New Climate Economy. The sustainable infrastructure imperative : financing for better growth and development. 2016. P. 10. A noter qu’il ne s’agit pas lĂ  d’investissements additionnels. Dans un scĂ©nario sans effort de lutte contre le rĂ©chauffement climatique, les besoins d’investissements seraient du mĂȘme ordre. 20 Commission Pascal Canfin – Alain Grandjean. Mobiliser les financements pour le climat : une feuille de route pour financer une Ă©conomie dĂ©carbonĂ©e. Juin 2015. P. 11. 21 Commission europĂ©enne. Legislative proposals on sustainable finance. Mai 2018. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Corporate PPAs : l’exemple de Microsoft DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Face Ă  la croissance des besoins Ă©nergĂ©tiques de ses data centers en Irlande, Microsoft a an- noncĂ© en octobre 2017 la signature d’un partenariat d’envergure avec General Electric et ElectroRoute. En concluant ce Power Purchase Agreement (PPA), Microsoft a pris l’engage- ment d’acheter l’intĂ©gralitĂ© de l’énergie produite par la ferme Ă©olienne de Tullahennel (d’une capacitĂ© de 37 MW) pour une durĂ©e de 15 ans. Ayant acquis auprĂšs de General Electric une licence de distribution d’énergie pour le territoire irlandais, Microsoft sera autorisĂ© Ă  injecter de l’énergie renouvelable dans ce rĂ©seau. ElectroRoute sera dans cette optique chargĂ© de la commercialisation de l’électricitĂ© produite par la ferme Ă©olienne de Tullahennel. En plus de contribuer au dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables sur le territoire irlan- dais, cet accord constitue un grand pas en avant pour les expĂ©rimentations sur les solutions de stockage en Europe. Les turbines installĂ©es par General Electric Renewable Energy se- ront les premiĂšres en Europe Ă  comporter une batterie intĂ©grĂ©e. En stockant l’excĂšs d’éner- gie produit par les Ă©oliennes pendant les pĂ©riodes de faible consommation, et en le rĂ©injec- tant dans le rĂ©seau lors des pics de consommation, les batteries permettront d’optimiser la production d’énergie. La ferme Ă©olienne sera Ă©galement dotĂ©e de la technologie « Digital Wind Farm » dans le but de maximiser la quantitĂ© d’électricitĂ© produite et de rĂ©pondre effi- 4040 cacement Ă  la demande. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Une volontĂ© affichĂ©e par Microsoft de s’engager dans le dĂ©veloppement des Ă©nergies re- nouvelables. En 2016, l’entreprise a pris l’engagement d’alimenter ses data centers et les rĂ©- seaux des pays oĂč elle est implantĂ©e en Ă©nergie renouvelable. ‱ Une technologie innovante et performante : alliant Ă©nergie Ă©olienne, stockage et solu- tions digitales, la ferme de Tullahennel bĂ©nĂ©ficie des technologies de derniĂšre gĂ©nĂ©ration. ‱ Le soutien de GE Energy Financial Services, qui a accompagnĂ© Microsoft dans son pre- mier projet europĂ©en de PPA. OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ Hausse de la demande des entreprises ‱ RĂ©gulations nationales spĂ©cifiques Ă  l’au- pour de l’énergie verte dans le cadre de toconsommation/l’autoproduction. La res- leurs stratĂ©gies bas-carbone. Le marchĂ© triction de l’autoconsommation en France er des PPAs est en pleine expansion (au 1 oc- en est un exemple. tobre 2018 : +60 % en termes de capacitĂ©s ‱ L’instabilitĂ© des programmes de soutien par rapport Ă  la totalitĂ© de l’annĂ©e 2017). aux Ă©nergies renouvelables est aussi un ‱ PrĂ©visibilitĂ© des coĂ»ts de l’électricitĂ© Ă  long frein dans certains pays, comme en Irlande. terme pour l’entreprise signataire (rĂ©duc- tion du risque liĂ© Ă  la volatilitĂ© des prix). ‱ La garantie d’achat de l’énergie produite par les Ă©oliennes contribue Ă  rendre les projets viables et rĂ©duit les risques pour les dĂ©veloppeurs. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Le dĂ©veloppement des PPAs sera favorisĂ© par l’automatisation des processus administra- tifs, et notamment la crĂ©ation de contrats standardisĂ©s. ‱ L’allocation de davantage de ressources tant financiĂšres qu’humaines sera Ă©galement un Ă©lĂ©ment clĂ© dans le dĂ©veloppement des PPAs Ă  grande Ă©chelle. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION V perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

OBLIGATIONS VERTES : L’EXEMPLE D’ANGLIAN WATER POSITIVE INCENTIVE LOANS ❱ Financements verts Les bĂątiments (rĂ©sidentiels et tertiaires) reprĂ©sentent 20 % des Ă©missions de gaz Ă  ef- fet de serre françaises. Il s’agit du secteur qui devra consentir les efforts de rĂ©duction les plus significatifs, avec une baisse de 54 % des Ă©missions entre 2013 et 2028 dans le cadre de la stratĂ©gie nationale bas carbone. En plus de l’amplification des actions de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bĂątiments existants (le taux de renouvellement du parc avoisinant les 1 % par an), les entreprises innovent pour amĂ©liorer les performances Ă©nergĂ©tiques des bĂątiments neufs. Ces efforts se portent notamment sur l’autonomie Ă©nergĂ©tique du bĂątiment et de ses Ă©quipements, Ă  l’instar du dĂ©veloppement d’un as- censeur Ă  hydrogĂšne autonome en Ă©nergie (Otis) et du dĂ©ploiement d’un immeuble rĂ©sidentiel autonome en Ă©nergie (ABB). DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Anglian Water a lancĂ© une stratĂ©gie de dĂ©velop- Les Positives Incentive Loans (ou PILs) sont des pement durable ambitieuse basĂ©e sur sa cam- instruments de financement par le marchĂ© pagne « Love Every Drop », visant Ă  intĂ©grer le bancaire pour les entreprises souhaitant in- dĂ©veloppement durable au cƓur de son acti- dexer une partie de leur marge de finance- vitĂ©. Dans ce cadre, Anglian Water a souhai- ment sur leurs performances en matiĂšre de 4141 tĂ© Ă©mettre des Green Bonds (ou obligations notation ESG (Environnementale, Sociale et vertes), obligations dont l’émission est rĂ©ser- de Gouvernance). Plus prĂ©cisĂ©ment, un em- vĂ©e Ă  des Ă©metteurs qualifiĂ©s et visant Ă  finan- prunteur utilisant ce type d’instrument peut cer des projets qualifiĂ©s. ainsi voir son coĂ»t de financement baisser si BNP Paribas a collaborĂ© avec Anglian Water ses performances ESG s’amĂ©liorent. (AW) tout en coordonnant plusieurs banques Ce marchĂ© est en phase de dĂ©veloppement pendant plusieurs mois pour structurer et pla- rapide, avec 33 transactions syndiquĂ©es entre cer des obligations vertes d’une maturitĂ© de 8 2017 (annĂ©e inaugurale) et 2018, pour un vo- ans visant Ă  accĂ©lĂ©rer la stratĂ©gie de dĂ©veloppe- lume total de 36 milliards d’euros, principale- ment via le financement et le refinancement de ment sous la forme de RCFs (revolving credit projets Ă©ligibles. Anglian Water s’est engagĂ©e Ă  facilities). En 2018, les volumes Ă  date reprĂ©- utiliser l’intĂ©gralitĂ© du financement levĂ© pour fi- sentent prĂšs de 7 fois ceux de l’ensemble de nancer des projets Ă©ligibles directement liĂ©s au l’annĂ©e 2017. dĂ©veloppement durable et/ou Ă  la rĂ©duction La marge de financement de ces transactions des consĂ©quences du changement climatique. peut dĂ©pendre d’une notation ESG ou de cri- Les projets Ă©ligibles Ă  l’utilisation des fonds le- tĂšres plus ad-hoc, reflĂ©tant des objectifs spĂ©- vĂ©s par Anglian Water au titre du Green Bond cifiques de l’emprunteur. Ainsi, dĂ©but 2018, incluent des projets permettant de rĂ©duire les Danone a pu lier en partie le coĂ»t de son RCF Ă©missions de CO en s’appuyant sur des Ă©qui- notamment Ă  sa capacitĂ© d’obtenir une certi- 2 pements et des installations plus efficients Ă©ner- fication B CorpTM couvrant une part plus im- gĂ©tiquement, des techniques de conservation portante de son chiffre d’affaires consolidĂ©. de l’eau ou encore des installations pour lutter Cette certification indĂ©pendante est typique- Ă  long terme contre les risques accrus d’inon- ment attribuĂ©e aux entreprises qui rĂ©pondent dations en raison du rĂ©chauffement climatique. Ă  des exigences fortes en matiĂšre de perfor- Ces engagements seront suivis tout au long de mance sociale et environnementale. la vie des obligations. L’identification de la mesure de performance Le cadre de financement d’Anglian Water a fait durable de l’entreprise est cruciale, et les ob- l’objet d’un processus de revue par une tierce jectifs doivent ĂȘtre ambitieux. Jusqu’à prĂ©sent, partie indĂ©pendante (DNV GL), certifiant son ces instruments ont dĂšs lors Ă©tĂ© rĂ©servĂ©s Ă  alignement avec les principes applicables aux des emprunteurs avancĂ©s sur ces problĂ©ma- obligations vertes (« Green Bond Principles »). tiques de dĂ©veloppement durable, qui ont no- tamment mis en place des reportings dĂ©tail- lĂ©s et un suivi de leurs diffĂ©rents scores ESG. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

OBLIGATIONS VERTES : L’EXEMPLE D’ANGLIAN WATER POSITIVE INCENTIVE LOANS ❱ Financements verts DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Anglian Water a dĂ», avec l’aide de ses banques Le dĂ©fi est Ă  prĂ©sent d’étendre ces instru- chefs de fil, Ă©duquer les investisseurs durant ments de financement aux entreprises en un long roadshow pour mettre en exergue ses transition sur ces sujets. avancĂ©es en matiĂšre de dĂ©veloppement du- rable et de lutte contre le rĂ©chauffement cli- matique, et pour prĂ©senter les projets Ă©ligibles financĂ©s par les obligations vertes. FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ L’émetteur, AW, est une sociĂ©tĂ© entiĂšre- ‱ VolontĂ© forte de l’emprunteur de dĂ©velop- ment dĂ©diĂ©e Ă  l’intĂ©gration du dĂ©velop- per une approche durable de son activitĂ©. pement durable dans son environnement. ‱ Coordination avec une banque conseil lea- Son niveau de crĂ©dit « investment grade », der en ce domaine pour dĂ©terminer la me- 4242 Ă©tait Ă  mĂȘme de donner de bons niveaux sure et les objectifs de performance ESG. de garantie aux investisseurs. ‱ AW Ă©tait en capacitĂ© de dĂ©montrer l’im- pact environnemental positif des projets financĂ©s par les fonds levĂ©s. La plupart des investisseurs avec des fonds dĂ©diĂ©s aux obligations vertes et/ou des stratĂ©- gies d’investissement socialement respon- sable (ISR) examineront aussi la politique environnementale et sociale et la gouver- nance de l’émetteur, ainsi que la cohĂ©rence de l’émission des obligations vertes avec la stratĂ©gie globale de l’émetteur. ‱ Une banque expĂ©rimentĂ©e dans le do- maine des obligations vertes (BNP Paribas) Ă  la tĂȘte d’un pool de banques secondaires elles aussi expĂ©rimentĂ©es. ‱ Un univers d’investisseurs mature et Ă  mĂȘme d’apprĂ©cier la stratĂ©gie d’investis- sement d’AW, et bĂ©nĂ©ficiant de fonds dĂ©- diĂ©s sous management. ‱ Une mobilisation forte du management et des Ă©quipes financiĂšres d’AW pendant le roadshow et la phase de prĂ©paration. ‱ La validation par une tierce partie recon- nue de l’utilisation proposĂ©e des fonds le- vĂ©s, des critĂšres de sĂ©lection des projets Ă©ligibles, du suivi de l’utilisation des fonds et du cadre proposĂ© pour le reporting. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

OBLIGATIONS VERTES : L’EXEMPLE D’ANGLIAN WATER POSITIVE INCENTIVE LOANS ❱ Financements verts OPPORTUNITÉS ‱ AccĂšs Ă  des pools de capital dĂ©diĂ©s. ‱ Demande des emprunteurs, qui peuvent lier ‱ Diversification investisseur. de maniĂšre directe leurs succĂšs ESG avec ‱ Optimisation des financements disponibles. un bĂ©nĂ©fice Ă©conomique immĂ©diat ‱ OpportunitĂ© de communiquer sur la stratĂ©- ‱ MarchĂ© en croissance pour des lignes de fi- gie sociale et environnementale de l’entre- nancement gĂ©nĂ©rales. prise Ă©mettrice. BARRIÈRES ‱ Un travail consĂ©quent de prĂ©paration de ‱ NĂ©cessitĂ© de travaux de prĂ©paration signifi- l’émetteur en amont de la transaction. catifs pour identifier et calibrer les indicateurs ‱ Identification des investisseurs pour un ESG pertinents. roadshow ciblĂ©. ‱ Un nĂ©cessaire travail de codification et de 4343 taxonomie des projets internes pouvant ĂȘtre qualifiĂ©s pour ce type d’investissement. ‱ Coordination des conseils spĂ©cialisĂ©s. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ L’émission de cette obligation verte est un ‱ Les Positive Incentive Loans sont des ins- Ă©lĂ©ment clĂ© permettant Ă  Anglian Water truments de dette permettant d’emprun- d’atteindre ses objectifs de rĂ©duction de ter sur le marchĂ© bancaire avec un taux 60 % de son empreinte carbone induite en d’intĂ©rĂȘt qui dĂ©pend, en partie, de la per- 2020 par rapport Ă  2010. formance de l’emprunteur en termes de ‱ Les Ă©metteurs qualifiĂ©s et dĂ©montrant de notation ESG. vraies rĂ©ussites dans le dĂ©veloppement du- ‱ Ces instruments requiĂšrent un travail de rable peuvent accĂ©der Ă  des modes de fi- prĂ©paration mais rĂ©compensent les entre- nancement spĂ©cifiques sous la forme de prises les plus actives et performantes en Green Bonds (ou obligations vertes) pour matiĂšre de responsabilitĂ© sociale et envi- le financement de projets qualifiĂ©s. ronnementale. ‱ Ces instruments sophistiquĂ©s attirent des investisseurs de qualitĂ© gĂ©rant des pools d’investissement dĂ©diĂ©s. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION VII perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Financement du crĂ©dit fournisseur pour des technologies vertes DESCRIPTION DE LA SOLUTION / DIFFICULTÉS RENCONTRÉES Le fournisseur de technologie vend Ă  l’acheteur une technologie verte qui contribuerait Ă  rĂ©- duire ses Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. L’acheteur peut ĂȘtre une collectivitĂ© (par exemple, des municipalitĂ©s), l’opĂ©rateur privĂ© d’un service public ou tout autre acheteur potentiel d’équipement (par exemple, un gestionnaire de flotte). BNP Paribas organise le financement d’un crĂ©dit fournisseur auprĂšs du fournisseur de technologie. Le financement, qui couvre jusqu’à l’intĂ©gralitĂ© du coĂ»t total de l’investissement initial, est structurĂ© comme un finance- ment commercial, dans lequel les banques achĂštent les crĂ©ances dues au fournisseur de l’équipement ou de la technologie dans le cadre du contrat commercial. Les investissements seront remboursĂ©s grĂące aux Ă©conomies attendues sur les factures d’énergie et serviront Ă  terme Ă  rembourser le financement du crĂ©dit fournisseur. Les coĂ»ts d’investissement initiaux peuvent gĂ©nĂ©ralement ĂȘtre recouvrĂ©s en 3 Ă  4 ans grĂące aux Ă©conomies d’énergie induites. Paiement reçu dans le cadre du contrat commercial 4444 BNP PARIBAS FOURNISSEUR DE TECHNOLOGIE Paiement initial pour les crĂ©ances Contrat commercial ACHETEUR Paiements mensuels FACTEURS CLÉS DE SUCCÈS ‱ Ce systĂšme incite les entreprises et les collectivitĂ©s Ă  installer des Ă©quipements Ă©cologiques malgrĂ© leurs contraintes budgĂ©taires actuelles. ‱ AprĂšs remboursement du financement, le client bĂ©nĂ©ficie d’économies rĂ©currentes sur ses dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques. ‱ Le crĂ©dit fournisseur contribue au dĂ©veloppement des technologies vertes Ă©prouvĂ©es (par exemple, l’éclairage public sobre en Ă©nergie, les bus bas-carbone, les batteries de vĂ©hi- cules Ă©lectriques, le solaire photovoltaĂŻque, etc.). ‱ La banque a la capacitĂ© d’assumer le risque de performance de l’équipement. Elle exerce- ra un recours contre l’offreur de solution, qui doit ĂȘtre solvable. ‱ Le financement proposĂ© permet au fournisseur de technologie et Ă  l’acheteur d’optimiser leurs fonds de roulement et de financer Ă©ventuellement l’acquisition de grandes quanti- tĂ©s d’équipements. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

❱ Financement du crĂ©dit fournisseur pour des technologies vertes OPPORTUNITÉS BARRIÈRES ‱ La disponibilitĂ© d’une assurance privĂ©e ou, ‱ Le risque de crĂ©dit des collectivitĂ©s ou dans le cas des collectivitĂ©s, d’une garantie des entreprises qui achĂštent et installent souveraine pourrait potentiellement attĂ©- la technologie verte sous-jacente. Elargir nuer le risque de solvabilitĂ© de l’acheteur le systĂšme pour les acheteurs publics nĂ©- et permettre au fournisseur de proposer un cessitera probablement un soutien de la projet de taille plus importante. part de l’Etat. ‱ Applicable Ă  un large Ă©ventail d’équipe- ‱ Le financement du crĂ©dit fournisseur re- ments et potentiellement adaptĂ© Ă  diffĂ©- quiert des technologies vertes Ă©prouvĂ©es, rentes tailles de financement (10 Ă  20 mil- produites par des industriels solvables. lions d’euros), ce qui est souvent le cas pour les contrats liĂ©s Ă  ces technologies. ENSEIGNEMENTS CLÉS ‱ Un financement intĂ©grĂ© fourni par un tiers financeur pour des Ă©quipements et des tech- nologies vertes. ‱ Ce systĂšme permet de financer 100 % des crĂ©ances dans le cadre du contrat commercial, 4545 qui couvrira l’intĂ©gralitĂ© du coĂ»t d’investissement liĂ© Ă  la technologie verte. ‱ L’investissement peut ĂȘtre neutre en termes de coĂ»t pour l’acheteur dans les premiĂšres an- nĂ©es et gĂ©nĂ©rera des Ă©conomies rĂ©currentes aprĂšs remboursement du financement. Ceci prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt pour les collectivitĂ©s confrontĂ©es Ă  des contraintes budgĂ©taires. ‱ La ville de Madrid a ainsi pu accĂ©lĂ©rer sa politique de transformation Ă©nergĂ©tique et rem- placer rapidement et efficacement pas moins de 225 000 lampes et luminaires de rue par des lampes plus efficientes Ă©nergĂ©tiquement utilisant des technologies LED et non-LED. ➄ Recommandation associĂ©e : RECOMMANDATION VI perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

Conclusion : 3 axes d’amĂ©lioration pour un cadre favorable Ă  l’innovation climat en France Les conclusions du groupe de travail permettent de souligner l’importante contribution des entreprises Ă  l’émergence et au dĂ©ploiement d’innovations en faveur du climat. L’analyse des diffĂ©rents retours d’expĂ©rience des entreprises mĂšne Ă©galement Ă  identifier les condi- tions favorables Ă  l’innovation pour le climat en France. Les recommandations qui suivent s’adressent tant aux dĂ©cideurs publics que privĂ©s, et mettent en avant les actions indis- pensables pour rĂ©unir ces conditions de succĂšs. Trois principaux axes d’amĂ©lioration se dĂ©gagent ainsi, visant Ă  : ‱ CrĂ©er un cadre politique et rĂ©glementaire favorable Ă  l’émergence et Ă  l’expĂ©rimenta- tion des innovations bas-carbone en France ; ‱ DĂ©ployer ces innovations dans chaque secteur, avec des recommandations opĂ©ration- 46 nelles dans l’industrie, le bĂątiment et les transports ; ‱ Encourager l’orientation des financements vers l’innovation climat. Afin que ces recommandations soient suivies d’effet, les membres de l’AmCham France continueront de se mobiliser pour contribuer Ă  Ă©tablir en France un cadre favorable Ă  l’in- novation climat. 1. DÉFINIR UN CADRE PLUS FAVORABLE À L’INNOVATION ET À L’EXPÉRIMENTATION DES SOLUTIONS BAS-CARBONE I. AccĂ©lĂ©rer la sortie de terre des projets d’expĂ©rimentation, en instituant un rĂ©gime dĂ©rogatoire Ă  la rĂ©glementation applicable aux projets d’expĂ©rimentation, per- mettant aux entreprises de tester rapidement leurs innovations Ă  petite Ă©chelle (notion de « quick test »). Si l’initiative France ExpĂ©rimentation a Ă©tĂ© lancĂ©e dans ce but, seuls les laurĂ©ats d’un appel Ă  projets peuvent bĂ©nĂ©ficier de dĂ©rogations. Elle ne rĂ©pond donc pas Ă  l’ensemble des sujets d’expĂ©rimentation (comme les Ă©oliennes en mer, par exemple). En France, le temps de dĂ©veloppement moyen d’un parc Ă©olien est actuellement de 7 Ă  8 ans, contre 2 Ă  4 ans environ en Allemagne. La rĂ©- glementation, le nombre important des permis nĂ©cessaires et le risque Ă©levĂ© de recours contre certains permis sont de rĂ©els obstacles dans le secteur de l’énergie. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

II. DĂ©velopper les expĂ©rimentations, en stimulant les Ă©cosystĂšmes locaux mĂȘlant collectivitĂ©s, universitĂ©s et entreprises et en facilitant leur accĂšs au financement pour la mise en Ɠuvre de projets dĂ©centralisĂ©s concrets (smart grids, mobili- tĂ© hydrogĂšne, etc.). Les acteurs allemands (entreprises, pouvoirs publics) ont compris la force des partenariats entre laboratoires de recherche, universitĂ©s et entreprises et cherchent systĂ©matiquement Ă  rapprocher instituts de recherche, universitĂ©s et entreprises privĂ©es. Cette mĂȘme dynamique se met en place en France Ă  l’initiative des grands laboratoires de re- cherche publics (CEA, CNRS, INRIA, etc.), des universitĂ©s et des Ă©coles, mais nĂ©cessite d’ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e. 4747 2. ACCÉLÉRER LE DÉPLOIEMENT DES SOLUTIONS EN RENFORÇANT LA COMPÉTITIVITÉ DES SOLUTIONS BAS-CARBONE ET EN ASSOUPLISSANT LES CONDITIONS DE RÉALISATION DES PROJETS III. DĂ©velopper la prise en compte du climat et de l’innovation dans les processus d’achats des entreprises et de l’Etat (green procurement), en s’appuyant sur la norme ISO 20400. En France, les achats publics reprĂ©sentent prĂšs de 200 milliards d’euros par an, soit environ 10 % du PIB de la France. Si la rĂ©cente rĂ©forme de la com- mande publique opĂ©rĂ©e en 2016 ouvre de nouvelles possibilitĂ©s pour verdir les achats publics, une marge de progression demeure pour privilĂ©gier les solutions bas-carbone innovantes dans les processus d’achat de l’Etat. De la mĂȘme maniĂšre, il importe d’orienter les achats du secteur privĂ©, en promou- vant les achats bas carbone dans le cadre des politiques RSE des entreprises. IV. Encourager la convergence des normes techniques (allant par exemple de l’équi- pement du bĂątiment aux dĂ©finitions nĂ©cessaires Ă  la mise en Ɠuvre de l’économie circulaire) entre zones Ă©conomiques via la normalisation internationale. Par exemple, dans les domaines industriels trĂšs rĂ©glementĂ©s, le dĂ©- ploiement des innovations serait facilitĂ© par une plus forte convergence rĂ©glementaire entre diffĂ©rentes zones Ă©conomiques et plus d’agilitĂ© rĂ©- glementaire Ă  l’échelon national pour accompagner l’innovation. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

V. RĂ©affirmer les ambitions de baisse des consommations Ă©nergĂ©tiques dans l’industrie, les bĂątiments et les transports, assortis d’incitations et d’accompa- gnement au dĂ©ploiement des solutions clĂ©s dans ces secteurs : Industrie BĂątiments Transports POINTS DE BLOCAGE L’ñge moyen des machines Le marchĂ© français des cor- L’autonomie et l’assurance dans l’industrie française est porate PPAs est encore de disposer de points de re- de 19 ans, contre 9 ans en Ă©mergent. charge sont des facteurs clĂ©s Allemagne22 avec Ă©galement Fin 2017, la France comptait d’acceptation par les utilisa- des taux de robotisation plus 20 000 installations d’auto- teurs du transfert du moteur 23 thermique vers des vĂ©hicules faibles . Ceci s’explique par consommation d’électricitĂ© re- les difficultĂ©s des entreprises nouvelable, contre 1,5 million Ă  faibles Ă©missions. industrielles françaises Ă  in- 24 en Allemagne . En l’état, la rĂ©- Le passage Ă  des modes de vestir dans leur outil de pro- glementation française limite mobilitĂ© bas-carbone (Ă©lec- duction, pour des solutions encore le dĂ©ploiement de l’au- trique, hydrogĂšne, etc.) re- aux temps de retour sur in- toconsommation (absence de quiert de dĂ©ployer simulta- vestissement parfois longs. modĂšle de tarification incitatif, nĂ©ment les vĂ©hicules et les limitation du pĂ©rimĂštre gĂ©o- infrastructures graphique de l’autoconsom- 4848 mation collective et obligation pour les participants d’ĂȘtre liĂ©s au sein d’une mĂȘme personne morale, par exemple). RECOMMANDATIONS Mettre en place plus rĂ©gu- Assouplir le code des mar- Fixer des objectifs d’auto- liĂšrement des dispositifs chĂ©s publics pour per- nomie minimale des vĂ©hi- incitatifs (comme le sura- mettre aux acteurs publics cules bas carbone, y compris mortissement, qui accĂ©lĂšre de conclure des corporate Ă©lectriques, en incluant des la dĂ©prĂ©ciation) favorisant PPAs. objectifs d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©- l’investissement des indus- Favoriser l’émergence de tique, hors systĂšme de trac- triels dans leur outil de pro- bĂątiments collectifs asso- tion, et de rĂ©duction de poids duction (dĂ©veloppement de ciant construction auto- par catĂ©gorie de vĂ©hicule solutions nouvelles et mo- nome, gestion intelligente Promouvoir l’utilisation de dernisation de la base instal- et modĂšles d’autoconsom- vĂ©hicules bas-carbone pour lĂ©e, par l’automatisation, la mation, y compris pour les les flottes d’entreprises, en robotisation et la numĂ©risa- bĂątiments publics. adoptant des objectifs am- tion notamment), pour une IntĂ©grer l’ensemble des in- bitieux d’achat de vĂ©hicules meilleure efficacitĂ© Ă©nergĂ©- novations disponibles et Ă  faibles Ă©missions lors du re- tique et environnementale. approuvĂ©es suivant leurs nouvellement des flottes. normes respectives, dans Soutenir l’accĂ©lĂ©ration du les dispositifs d’incitation Ă  dĂ©ploiement des infrastruc- l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des tures en faveur d’une mobi- bĂątiments existants. litĂ© bas-carbone (bornes de recharge de vĂ©hicule Ă©lec- trique, stations hydrogĂšne) par les collectivitĂ©s et les dĂ©lĂ©gataires de services pu- blics (parkings, etc.). 22 FĂ©dĂ©ration des industries mĂ©caniques, 2014 23 FĂ©dĂ©ration internationale de la robotique, 2018 24 Commission de rĂ©gulation de l’énergie, 2018 perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

3. FACILITER L’ACCÈS AU FINANCEMENT DE L’ENSEMBLE DES INNOVATIONS NÉCESSAIRES À L’INSCRIPTION DANS UNE TRAJECTOIRE BAS-CARBONE VI. DĂ©ployer plus rapidement les solutions bas-carbone Ă©prouvĂ©es en leur per- mettant d’accĂ©der plus facilement Ă  des financements privĂ©s en capital et/ou en dette. Mobiliser par exemple des instruments de garantie souveraine pour permettre aux moyennes et petites collectivitĂ©s d’accĂ©der Ă  des financements privĂ©s pour moderniser rapidement leurs Ă©quipements (flotte de transport ur- bain, Ă©clairage public, etc.) Un financement intĂ©grĂ© fourni par un tiers financeur pour des Ă©quipe- ments et des technologies vertes peut ĂȘtre neutre en termes de coĂ»t pour l’acheteur dans les premiĂšres annĂ©es et gĂ©nĂ©rera des Ă©conomies rĂ©currentes aprĂšs remboursement du financement. Ceci prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt pour les collectivitĂ©s et PME confrontĂ©es Ă  des contraintes budgĂ©taires. VII. Favoriser l’accĂšs des PME Ă  des financements verts (Green Bonds et Positive Incentive Loans) en harmonisant la taxonomie applicable aux critĂšres Ă  satis- faire pour accĂ©der Ă  des financements basĂ©s sur ces instruments, les rendant ainsi accessibles Ă  un plus large panel d’entreprises 4949 Les Ă©metteurs qualifiĂ©s et dĂ©montrant de vraies rĂ©ussites dans le dĂ©- veloppement durable peuvent accĂ©der Ă  des modes de financement spĂ©cifiques sous la forme de Green Bonds (ou obligations vertes) pour le financement de projets qualifiĂ©s. Ces instruments sophistiquĂ©s attirent des investisseurs de qualitĂ© gĂ©rant des pools d’investissement dĂ©diĂ©s. perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

REMERCIEMENTS EY et l’AmCham France remercient particuliĂšrement les per- sonnes suivantes pour leur contribution Ă  ce livre blanc. Co-prĂ©sidents du groupe de travail ‱ Corinne de Bilbao, President & CEO, GE France ‱ Jean-Pierre Letartre, EY PrĂ©sident France - Western Europe & Maghreb, Managing Partner Co-rapporteurs ‱ Hugh Bailey, Directeur des Affaires publiques, GE ‱ Alexis Gazzo, Partner, EY Climate Change & Sustainability Services Membres ‱ Vanessa Bisconti-Cateau, Country Marketing & Business 5050 Development, ABB ‱ Rachid Bouhamidi, Managing Director – Energy, Resources & Infrastructure, BNP Paribas ‱ LaĂ«titia Cousi, Corporate Social Responsibility Lead, Dell Technologies ‱ Marie-Laure Daridan, Government Affairs Senior Manager, Apple ‱ Bertrand de La FouchardiĂšre, Government and Public Affairs, 3M ‱ Thibault DesclĂ©e de Maredsous, Chief Marketing Officer, GE Renewable Energy ‱ Rolando Furlong, President, Otis France ‱ Gildas Guillosseau, Directeur des Relations Institutionnelles, ExxonMobil ‱ Carole Guiomar, Sustainability Manager, HPE ‱ StĂ©phane Hanry, Directeur Commercial Secteur Public, VMware France ‱ Etienne HurĂ©, Director Legal Affairs, Otis France ‱ Irma JimĂ©nez Guler, Director Corporate Affairs France & Southern Europe, HPE ‱ Hugo Lefort, Marketing & Business Development Engineer, ABB ‱ Christophe Meuleman, Directeur R&D 3M France, Customer Inspired Innovation Leader, EMEA ‱ Tatiana Poddubnykh, Transformation Leader, BNP Paribas ‱ Robin Schweitzer, Strategic Key Account Manager, Engie Cofely perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

Experts interrogĂ©s ‱ Bruno Bernard, Head of Government ‱ ClĂ©ment Lelong, Environmental Initiatives, Affairs France, Cisco Apple ‱ Marianne Berthelot, Responsable des ‱ Tanguy Marziou, Responsable Affaires Affaires Publiques et des Relations Publiques et RĂšglementaires, FedEx Gouvernementales, Dow France Express Europe ‱ Pierre Burelli, PrĂ©sident, Dow France ‱ Jean-Luc Roy, Distributed Energy ‱ Christophe Fievez, Directeur Grands Solutions, Marketing & Business Comptes et MarchĂ©s, Engie Cofely Development Director, GE Power ‱ Benoit Saint Sernin, Directeur des Affaires GĂ©nĂ©rales, ExxonMobil Equipe organisatrice ‱ Giulia Buttini, Director of Communication ‱ JĂ©rĂ©mie Gallon, Managing Director, and Partnerships, AmCham France AmCham France ‱ Mathilde Clauser, Public Affairs & ‱ ValĂ©rie Petat, Consultante, EY Climate Government Relations Director, AmCham Change & Sustainability Services France ‱ Perrine Theillard, Manager, EY Climate ‱ Lise Corcos, ChargĂ©e d’Affaires publiques, Change & Sustainability Services 5151 GE ‱ Pearson Croney-Clark, Public Affairs & Government Relations Specialist, AmCham France Les entreprises membres du Groupe de travail climat de l’AmCham CrĂ©dit photos : Shutterstock, LM Wind, GE perspectives transatlantiques : les entreprises innovent pour le climat

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A PROPOS DE L’AMCHAM FRANCE FondĂ©e en 1894 pour promouvoir les Ă©changes transatlantiques, l’Am- Cham France regroupe plus de 300 entreprises françaises, amĂ©ricaines et europĂ©ennes de toutes tailles et prĂ©sentes dans tous les secteurs de l’économie. IndĂ©pendante de tout gouvernement, l’AmCham France a dĂ©veloppĂ© une activitĂ© de think-tank qui a pour ambition de promou- voir des mesures renforçant l’attractivitĂ© de l’économie française et de faire Ă©merger de nouvelles idĂ©es dans le dĂ©bat public, notamment sur les questions Ă©conomiques et gĂ©opolitiques. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur amchamfrance.org A PROPOS D’EY CLIMATE CHANGE & SUSTAINABILITY Depuis 1994, l’équipe Climate Change & Sustainability d’EY Western Europe & Maghreb (WEM) accompagne ses clients dans leur transfor- mation vers un modĂšle Ă©conomique plus durable, par la prise en compte des risques et opportunitĂ©s RSE dans toutes les fonctions de l’entre- prise. Forte de plus de 160 consultants dĂ©diĂ©s aux questions de trans- formation durable de l’économie, notre Ă©quipe dispose de formations en ingĂ©nierie technique, Ă©conomie, finance, marketing, droit et com- munication et d’expĂ©riences prĂ©alables en entreprises, institutions pu- bliques et ONG. Nos Ă©quipes s’appuient sur un rĂ©seau international de plus de 900 consultants. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur ey.com/fr/ sustainability A PROPOS DE GE FRANCE Comptant prĂšs de 300 000 employĂ©s rĂ©partis dans 180 pays, GE est un acteur industriel majeur prĂ©sent dans de nombreux secteurs. GE dĂ©veloppe et commercialise des solutions essentielles au futur de ses clients, comme l’accĂšs Ă  l’énergie, le transport ou la santĂ©, notamment Ă  travers le dĂ©veloppement de solutions digitales. GE est prĂ©sent en France grĂące Ă  ses 16 000 collaborateurs, rĂ©partis sur 20 sites industriels. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur ge.com/fr

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